Des récifs pour la biodiversité sous-marine, des arbres à chauves-souris au milieu des vignes pour qu'elles viennent manger les insectes en lieu et place des pesticides, des abris pour antennes téléphoniques dans des zones exposées à des vents violents ou encore du mobilier urbain. Dans une petite usine aux portes de Paris, l'imprimeur 3D XtreeE dispose d'un catalogue de trente applications différentes, prêtes à sortir de son robot. Ce jour-là, le bras de la machine mélange des adjuvants dans un malaxeur pour retarder la prise du béton. Soudain, la matière est pompée vers la tête, avant d'être livrée couche par couche sur un support.
Réduire l'empreinte écologique
« Dans le monde, le béton, c'est trois tonnes par personne et par an. On va être 2,5 milliards de plus en 2050, autant dire qu'on n'est pas près d'arrêter la consommation, relève Alain Guillen, co-fondateur et directeur général de la jeune pousse. Il nous faut donc réfléchir au bon matériau au bon endroit pour nous inscrire dans la nécessaire transition écologique. »
Sorti en décembre 2015 d'un projet universitaire de l'école d'architecture de Paris Malaquais et des Arts et métiers, le startuppeur se dit en effet capable d'imprimer de l'argile, des granulats, du plâtre ou du géopolymère, qui possèdent une teneur plus faible en CO2.
Après deux levées de fonds de 1,1 et de 1 million d'euros en 2017 et 2018, renforcés par une entrée au capital, notamment, de Vinci Construction, XtreeE entend industrialiser la construction hors site avec des produits sur-mesure, par exemple au service du logement social. Outre l'ouverture d'un site de production aux Émirats arabes unis et le lancement en 2020 d'une plateforme numérique visant à réunir ses designers et ses clients, l'imprimeur rêve aujourd'hui de cinquante usines dans le monde.
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