Startups : ces secteurs de la French Tech qui ont créé le plus d’emplois en 2023

Malgré la crise mondiale qu'a subie le monde de la tech, marquée par des licenciements massifs, les startups de la French Tech se sont montrées résilientes et ont continué de recruter en 2023. Ainsi, plus de 36.000 emplois ont été créés l'année dernière, d'après le dernier baromètre de Numeum, avec des dynamiques qui diffèrent selon les secteurs... Tour d'horizon de ceux qui ont performé l'année passée.
En 2023, plus de 36.000 emplois ont été créés par l’ensemble des 16.800 startups en France.
En 2023, plus de 36.000 emplois ont été créés par l’ensemble des 16.800 startups en France. (Crédits : iStock)

2023 ne fut pas de tout repos pour la French Tech au regard de la crise qu'elle vient de traverser. Inflation, énergies, tensions géopolitiques... Les plans sociaux et les défaillances d'entreprises se sont accentués. Les startups ont également levé moins de fonds, soit une baisse de 38% en valeur selon le baromètre EY, avec des investisseurs devenus de plus en plus frileux. La tech mondiale a de son côté connu des licenciements massifs : en 2023, 262.735 employés ont été licenciés, d'après le site Layoffs.fyi. Une tendance qui semble continuer en 2024 puisque 32.576 personnes ont déjà été congédiées depuis janvier.

Pourtant, en France, l'emploi des startups résiste. L'année passée, plus de 36.000 emplois ont, en effet, été créés par l'ensemble des 16.800 startups de l'Hexagone, d'après le dernier baromètre de Numeum, l'organisation professionnelle de l'écosystème numérique publié mardi dernier. Soit une progression de 9,4%. Un résultat légèrement inférieur à celui de 2022, où l'emploi avait progressé de 15%.

Dans le détail, le premier semestre a plutôt été dynamique avec 20.700 créations d'emplois, contrairement au second semestre qui a connu un « net ralentissement », pointe le baromètre, avec seulement 4.200 emplois créés. Un soulagement tout de même après un mois d'avril inquiétant, qui a enregistré la suppression de plus de 3.600 emplois. Néanmoins, pour cette nouvelle année, 1.250 ont déjà été créés en janvier.

Plusieurs explications viennent expliquer la résilience de l'écosystème français. Pour commencer, les emplois français ont été mieux conservés comparés au secteur de la tech outre-Atlantique, car protégés par « le modèle social français », note Guillaume Buffet, administrateur chez Numeum. De plus, si les recrutements sont moins intenses que par le passé, cela relève davantage d'un nouveau modèle des startups davantage axé sur la rentabilité.

« Les startups françaises sont arrivées à un niveau de maturité où elles sont en capacité de vivre sans avoir besoin, pour toutes, de réaliser des levées de fonds. Elles financent alors leur développement à partir de leur propre croissance », précise ainsi Guillaume Buffet.

Ainsi, avec un chiffre d'affaires régulier, les startups recrutent donc davantage en fonction de leurs véritables besoins et non outre-mesure. « On arrive dans un nouveau modèle où on demande aux startups de grandir moins vite, mais d'être par contre rentable », ajoute-t-il.

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Des créations d'emplois selon les secteurs

Ces créations d'emplois ont alors été différentes en fonction des secteurs au sein de la French Tech. Parmi les trois secteurs qui ont le plus créé d'emplois en 2023, on retrouve tout en haut du podium la GreenTech. Sur l'ensemble de l'année, le secteur a créé 4.900 emplois, en augmentation de plus 18% par rapport à 2022. Les investisseurs se sont rués sur les startups de l'énergie et de l'environnement, profitant, qui plus est, d'un nouveau cadre réglementaire et législatif en France. Elles ont ainsi levé près de 2,7 milliards d'euros, d'après le baromètre EY.

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Arrive en seconde position la Fintech, qui regroupe banques en ligne, néo-banques et autres startups qui repensent les services financiers, avec un peu plus de 2.900 emplois créés. Pourtant, le secteur avait enregistré un recul de ses levées de fonds en 2023.

La TransportTech arrive en troisième position. « Symbole de la livraison à l'ère du e-commerce », note Numeum dans son baromètre, le secteur a ainsi créé 2.703 emplois. « Ce classement est pour bonne partie le reflet de l'évolution de la société ces dernières années », explique, en effet, Guillaume Buffet. À eux trois, ces secteurs sont ainsi à l'origine de 43% du total des créations d'emplois dans la French Tech au niveau national.

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Paris au cœur de l'écosystème startup

Sur le plan géographique, les chiffres sont stables d'une année à l'autre. Sans surprise, c'est la région parisienne qui concentre le plus de startups : 7.900 environ. Avec plus de 255.000 emplois, les startups en Île-de-France ont donc créé environ six emplois sur dix.

Mais les régions ne sont pas non plus en reste. « On observe une répartition plus homogène aujourd'hui qu'il y a 4 ans, avec une tendance à la diversification dans les régions, » révèle Guillaume Buffet, administrateur chez Numeum. En Auvergne-Rhône Alpes, 2.000 emplois ont été créés en 2023. Viennent ensuite les régions Occitanie, PACA et Nouvelle-Aquitaine. Cette dernière s'en est d'ailleurs plutôt bien sortie l'année dernière, grâce notamment aux greentechs, malgré un repli marqué du marché au niveau national. Plus de 1.540 emplois ont été créés dans la région.

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Commentaire 1
à écrit le 08/02/2024 à 10:21
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Si l'on sait que précédement les chiffres communiqués sur les start ups intègre la levée de fond, ben 36 000 emplois a l'échelle de 30 millions de personnes activent, du coup cela remet les choses en perspective ! A partir de quel moment on consid...

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