[The Village-Atelier#1] La transition digitale au service de l'humain

Mardi 20 mars s'est tenu le premier rendez-vous de la communauté The Village-Changer le monde, l'événement expérientiel fondé par La Tribune et INCO qui se tient chaque année à Saint-Bertrand-de-Comminges. Cet atelier préparatoire avait pour thématique le digital au service de la citoyenneté. Où il fut question de retour à l'emploi, de fablab ouvert au handicap, d'open source et d'avenir. Le point sur les réflexions abordées par Isabelle Mashola d'Isahit et Hugues Aubin de My Human Kit.
(Crédits : DR)

La transformation numérique, quand elle est au service de l'humain, participe pleinement à l'inclusion sociale et la réduction des inégalités. Ce sont d'ailleurs les objectifs définis par le Conseil national du numérique : réduire « les inégalités et exclusions sociales en mobilisant le numérique ; [Utiliser] le numérique comme levier de transformation individuelle et collective ». Objectifs repris par un certain nombre d'entrepreneurs qui s'attèlent à répondre aux besoins des marginalisés, qu'ils soient en situation de précarité, de handicap ou simplement éloignés des pôles économiques.

Près de 60% de la population mondiale n'a pas accès à internet (selon un rapport de la Banque mondiale de janvier 2016 )? L'association luxembourgeoise Digital Inclusion apporte sa solution en récupérant du matériel informatique qu'elle recycle pour fournir ordinateurs, connections internet et formations à des réfugiés et locaux.

17% de la masse salariale seraient atteintes de difficultés de lectures (selon l'étude Britannique « Research and reading disability ») ? Pour y pallier, la startup lyonnaise Digital Inclusif Consulting créée des logiciels à destination des dyslexiques afin de leur faciliter la lisibilité des supports textuels. Les exemples d'entreprises digitales à vocation inclusives se multiplient tant le numérique est un formidable outil de transformation sociale.

Le numérique réduit les inégalités

Si les problématiques sont nombreuses, les solutions le sont aussi. Et ce n'est pas Isabelle Mashola, cofondatrice d'Isahit et change maker de The Village by La Tribune qui affirmera le contraire. Son but ? Réduire la pauvreté grâce au numérique. Véritable plateforme équitable, Isahit externalise les tâches numériques des entreprises pour les faire exécuter par des jeunes femmes étudiantes ou entrepreneures en Afrique. Résultats : on assiste non seulement à un impact sur l'emploi mais également à l'autonomisation des femmes africaines.

Côté e-santé, les solutions ne sont pas en reste. Moins de 10% des handicapés peuvent acheter une prothèse ? Hugues Aubin (change maker The Village by La Tribune) et son association My Human Kit y pallient en donnant accès aux handicapés à des outils que sont notamment l'imprimante 3D pour créer des aides techniques à partir de documents en open source. En réalité, ces deux entrepreneurs, proposent de nouveaux modèles de production d'objets et d'emplois. My Human Kit valorise les échanges de compétences dans un espace physique, le Fablab, mais aussi en ligne grâce aux documents en open source que chacun augmente suite à ses expérimentations. Isahit favorise l'auto-formation et l'accès à un salaire grâce à internet.

Combattre la fracture numérique

Plus généralement, les ambitions de cette communauté d'entrepreneurs inspirée par l'inclusion numérique sont avant tout sociales. Elles peuvent aussi être politiques et économiques. Selon l'OECD (Organisation for Economic Co-operation and Development), l'augmentation des inégalités de revenus favoriserait une chute de la croissance économique. Tout comme favoriser le retour à l'emploi, soutenir les salariés dyslexiques participe donc autant au bien-être de la personne qu'au développement de l'entreprise et du pays. D'où la nécessité des gouvernements de s'emparer de ces problématiques. La France, consciente de ces enjeux, s'attèle à combattre la fracture numérique en intégrant le numérique dans les écoles et en soutenant les startups grâce, notamment, au Pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi. Pour continuer à se développer, ces entreprises de l'inclusion digitale ont besoin d'argent. Pour augmenter le nombre de ses collaboratrices et passer de 270 à 10 000 en Afrique mais aussi en France et à travers le monde, pour développer des ateliers de fabrication numérique de prothèse Humanlab sur tous les continents, Isabelle Mashola et Hugues Aubin ont besoin de lever des fonds. Ils ont aussi besoin de temps et surtout d'une évolution des mentalités. 60% des personnes interrogées ont une image négative de la  mondialisation, selon un sondage OpinionWay. Ces entrepreneurs en révèlent la face cachée, humaniste et glocale. Celle qui propose d'externaliser et de partager le travail afin de le rendre accessible à tous. Celle qui favorise le partage des données et la collaboration pour faire avancer la recherche. Celle qui permet à de nouvelles approches de l'économie de se développer. Ces précurseurs participent à l'évolution de notre monde, vers une société plus juste, inclusive et responsable.

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Infos + The Village-Changer le monde - Edition 2018 -  31 août et 1er septembre à Saint-Bertrand-de-Comminge

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