Google va mieux, malgré la pression des régulateurs

Google s'est bien rattrapé, après un premier trimestre inquiétant. Avec un bénéfice au-delà des prédictions et un chiffre d'affaires en hausse, Alphabet a été récompensé par un bond de son action à la Bourse.
François Manens
Google s'est bien relancé après un premier trimestre décevant.
Google s'est bien relancé après un premier trimestre décevant. (Crédits : Charles Platiau)

Le doute aura duré un trimestre. En avril, Alphabet, la maison-mère de Google, semblait plus que jamais contestée sur le marché publicitaire, et affichait sa plus faible croissance depuis 2015. Mais le géant de Mountain View a vite réagi et balayé les doutes, ce jeudi. Il a dégagé 9,9 milliards de dollars de bénéfices, bien au-delà des attentes. Son chiffre d'affaires sur le trimestre a quant à lui augmenté de 19% par rapport à l'an dernier, à 38,8 milliards de dollars. Si Google s'est relancé, il aura fort à faire pour maintenir la tendance. Sa place dominante dans la publicité numérique, avec 31% de parts de marché (eMarketer), est de plus en plus disputée, notamment par Amazon. Parallèlement, les régulateurs s'intéressent de plus en plus aux pratiques de Google. Mais ces inquiétudes ne gâchent pas la bonne santé actuelle de son coeur de métier, qui a fait bondir de plus de 8% le cours de son action lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.

Google visé par les régulateurs

Le coeur d'activité de Google, la publicité en ligne, représente à elle seule 84% du chiffre d'affaires global du groupe, et est en hausse de 14% sur un an. Mais ce secteur, qui s'appuie sur l'exploitation de données, est de plus en plus observé par les régulateurs.

En ce moment, Google négocie un accord avec l'agence américaine de protection des consommateurs (FTC) qui devrait déboucher sur une amende. Le groupe est accusé d'avoir collecté de façon abusive les données d'enfants sur sa plateforme de vidéos YouTube. Alphabet a également dû gérer l'utilisation détournée par des pédophiles de vidéos postés par des enfants.

Mais d'après Sundar Pichai, PDG de Google, les efforts entrepris pour mieux assurer la sécurité des enfants sur YouTube "ont eu un impact négligeable sur les revenus de la plateforme".

"Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour protéger l'écosystème de YouTube, quel que soit l'impact sur nos revenus. Mais il faut bien noter que retirer les contenus contraires à nos règles, cela n'a aucune conséquence pour les revenus de YouTube", a insisté Sundar Pichai.

De l'autre côté de l'Atlantique, Bruxelles a déjà infligé à Google trois lourdes amendes pour abus de position dominante (plus de 8 milliards d'euros en tout) de sa plateforme de recherche. Aux États-Unis, la FTC a lancé une vaste enquête sur les géants comme Google et les risques que ces monopoles peuvent poser pour les consommateurs.

"Ce n'est pas nouveau pour nous", a nuancé Sundar Pichai. "Nous fonctionnons déjà avec beaucoup de régulations, qu'il s'agisse de la vie privée, de la concurrence, de la propriété intellectuelle, etc. ".

Selon le dénouement de ces enquêtes, Alphabet pourrait mettre son ciblage publicitaire à jour, avec des conséquences potentielles sur son chiffre d'affaires.

Quelles autres sources de revenus pour Google ?

Alphabet investit dans de nombreux domaines : le cloud (location dématérialisée de ressources informatiques), les solutions de paiement mobile, les appareils de consommation (smartphones Pixel, et enceintes connectées), ou encore dans la voiture autonome au travers de Waymo. Ces activités sont rassemblées dans leur bilan financier sous l'étiquette "autres paris". Elles ont généré 162 millions de dollars de chiffre d'affaires... ainsi que 989 millions de pertes opérationnelles.

Puisque Google ne détaille pas ses comptes, leur suivi s'avère difficile. Sa division cloud en est un bon exemple. Les dirigeants du groupe ont indiqué qu'elle génèrerait 8 milliards de dollars sur l'année, sans préciser si elle serait profitable. Ce peu d'information tranche avec la santé de Microsoft et Amazon, qui ont réussi leur transition vers ce secteur en pleine croissance. Le cloud est devenu la principale source de chiffre d'affaires de Microsoft, avec 11,4 milliards de dollars. Du côté d'Amazon, 80% des bénéfices du groupe proviennent de sa filiale Amazon Web Services. Google lui, a pour l'instant raté la marche.

(avec AFP)

François Manens

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Commentaire 1
à écrit le 27/07/2019 à 9:28
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"De l'autre côté de l'Atlantique, Bruxelles a déjà infligé à Google trois lourdes amendes pour abus de position dominante (plus de 8 milliards d'euros en tout) de sa plateforme de recherche" La classe dirigeante européenne qui sanctionne une mult...

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