La startup Day One veut devenir la plateforme de référence des actions solidaires de salariés

ORLEANS. La plateforme d’engagement solidaire en entreprise Day One prévoit un fort développement du mécénat de compétences d’ici 2025. Encore embryonnaire, cette faculté pour les salariés d’œuvrer auprès des associations sur leur temps de travail pourrait devenir à court terme un indicateur clé du critère RSE (responsabilité sociale des entreprises).
Le don en nature au profit d'associations concerne l’aide à la trésorerie, aux devoirs scolaires, à la construction de bâtiments ou encore la prévention du cancer.
Le don en nature au profit d'associations concerne l’aide à la trésorerie, aux devoirs scolaires, à la construction de bâtiments ou encore la prévention du cancer. (Crédits : Reuters)

Permettre la mise en relation de salariés soucieux de donner quelques jours par an et des associations d'utilité publique, tout en restant rémunérés par leur entreprise : la plateforme de mécénat de compétences Day One, lancée en 2020, étendra sensiblement son champ d'action géographique dès l'été prochain. Pour l'instant implantée en Centre-Val de Loire, dans les Hauts de France, en Loire-Atlantique et en Île-de-France, la startup orléanaise vise désormais les bassins économiques rhône-alpin et bordelais.

A la différence de ses principaux concurrents, les sociétés parisiennes Vendredi et Wenabi, qui s'adressent principalement aux grands groupes nationaux, Day One cible aussi les petites (PME) et moyennes entreprises (ETI) des territoires.

Pour les faire adhérer, elle positionne le mécénat de compétence d'une part comme un marqueur croissant de la politique RSE (responsabilité sociale des entreprises) des sociétés et d'autre part comme un outil d'aide au recrutement.

« De plus en plus d'appels d'offres, mais aussi de prêts bancaires, sont désormais conditionnés à des démonstrations concrètes de l'engagement éco-responsable et sociétal des entreprises. C'est même devenu un critère phare du choix des donneurs d'ordres et elles doivent donc désormais monter patte blanche, assure Elise Thibault-Gondré, présidente de Day One. Via le mécénat de compétences, nous leur donnons un bilan précis et mesurable de leur action».

Autre vertu du dispositif, le renforcement de l'attractivité de la « marque employeur » au plan des ressources humaines. Les notions d'éthique et de quête de sens sont devenues omniprésentes parmi les candidats. D'après une étude de l'institut Harris interactive, 76% des Millenials (entre 25 et 35 ans) considéraient en 2022 que l'engagement sociétal est plus important que le salaire.

80 entreprises et 700 associations

Co-fondée par deux trentenaires, Elise Thibault-Gondré, auditrice financière passée par Deloitte, Societex et Galiena Capital, ainsi que Martin Bélorgey, ingénieur Télécoms Paris et HEC, Day One revendique 80 entreprises et organismes semi-publics clients qui ont favorisé le don en nature auprès de leurs salariés. En retour, elles bénéficient de la défiscalisation de 60% du salaire et des charges patronales pour les périodes concernées.

Des groupes nationaux comme Carglass, Aviva, Mérieux ou encore Showroomprive.com figurent ainsi par les clients ayant souscrit un abonnement à la plate-forme. Day One possède également en portefeuille des ETI régionales comme l'enseigne orléanaise de travail temporaire Partnaire, le réseau d'expertise comptable nantais Amarris et la société nordiste de nettoyage industriel Clinitex.

Employant 25 salariés à Orléans et à Paris, la startup a réalisé un million d'euros de chiffre d'affaires en 2022. Elle annonce avoir permis à 12.000 salariés d'engager 1.500 actions solidaires. Pour obtenir ces résultats, le référencement gratuit de quelque 700 associations multi-secteurs, à l'exception de la politique et de la religion, a été déterminant. Les Petits frères des pauvres, les Restaurants du cœur, le Secours populaire, la Ligue contre le cancer, la Fondation des femmes, les Chiens guides d'aveugles ou encore Zup de Co figurent ainsi au sein du catalogue de propositions de la plateforme.

Coup de pouce réglementaire et ambition européenne

Prévu dans le champ législatif depuis 2003, le mécénat de compétences a bénéficié  d'un premier coup d'accélérateur décisif en 2019. La loi Pacte a ainsi relevé à 20.000 euros par entreprise le seuil de salaires défiscalisables. Depuis décembre 2022, les employés de la Fonction publique nationale et territoriale ont également été inclus dans le dispositif.

Cette nouvelle disposition ouvre à Day One, qui compte déjà l'Urssaf parmi ses abonnés, un nouveau terrain d'action important à travers les administrations centrales et les collectivités locales. La startup, qui a levé 1,5 million d'euros l'année dernière, peaufine parallèlement une version anglaise de sa plate-forme. Objectif, s'implanter d'ici la fin de l'année dans plusieurs pays européens. Elle table sur un contexte favorable et ces axes terrains de développement pour afficher des perspectives financières très ambitieuses. Ainsi, à l'horizon 2025, Day One compte réaliser des recettes de 10 millions d'euros et salarier une centaine de collaborateurs. Ce plan de marche prévoit que 500 entreprises et 5.000 associations au total alimenteront d'ici deux ans le nouvel écosystème.

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