
Moins d'un an après sa dernière visite, Mark Zuckerberg, Pdg et co-fondateur de Facebook, était de nouveau reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron ce vendredi. Au cœur de la rencontre : le rapport de la mission sur la régulation des réseaux sociaux. Lancée en mars, cette mission est dirigée par Benoît Loutrel, ex-directeur général de l'Arcep (régulateur français des télécoms) et ancien lobbyiste chez Google France en 2017. Les conclusions de cette mission, rendues publiques ce vendredi, pourront inspirer la législation française, voire européenne, selon l'Élysée.
Une autorité administrative à l'image du CSA
Ce rapport, qui vise à "responsabiliser" les réseaux sociaux, propose la création d'une autorité administrative indépendante (à l'image du CSA) dans chaque pays européen. Elle serait chargée notamment de faire respecter par les plateformes un principe de "transparence" sur leur manière de hiérarchiser et modérer les contenus publiés par les internautes. Ces obligations devraient être adaptées selon le nombre d'utilisateurs. Les grands réseaux dits "structurants" (Facebook, YouTube, Snapchat, Twitter...) seraient soumis à l'ensemble des obligations et contrôlés par l'autorité administrative. Les services "de taille intermédiaire" bénéficieraient d'une "présomption de conformité en première intention". Avec les plus petites plateformes, l'autorité administrative n'aurait qu'un pouvoir de recommandation, non coercitif.
Le rapport se garde d'aborder la question des critères de fonds qui permettraient de déterminer quels types de contenus sont inacceptables. Ces questions seraient résolues petit à petit dans chaque pays européen, au fil du dialogue entre l'autorité administrative et des réseaux sociaux concernés, explique-t-on en substance à Bercy.
Mark Zuckerberg appelle à davantage de régulation
Alors que Facebook enchaîne les polémiques à un rythme effréné, Mark Zuckerberg a publiquement appelé les pouvoirs publics à réguler les grandes plateformes Internet.
« Les décideurs publics me disent souvent que nous avons trop de pouvoir en matière d'expression, et franchement, je suis d'accord », avait-il expliqué le 30 mars dans une tribune publiée dans plusieurs journaux dans le monde. « J'en viens à croire que nous ne devrions pas prendre de telles décisions tout seuls ».
Emmanuel Macron affiche de son côté la volonté de « faire de la France le pays qui invente la régulation » de la nouvelle économie, pour « réconcilier la technologie et le bien commun ». Le jeune milliardaire et le président français s'étaient déjà rencontrés le 23 mai dernier lors de la première édition de "Tech for Good", une réunion où des patrons mondiaux du numérique avaient planché sur les contributions qu'ils pouvaient apporter aux biens communs, comme l'éducation ou la santé.
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