Niel se voit bien croquer 15% du marché italien du mobile

Alors que Bruxelles pourrait d’ici peu lui donner la possibilité de se lancer de l’autre côté des Alpes, le patron d’Iliad (maison-mère de Free) a jugé mercredi cette perspective « raisonnable ».
Pierre Manière
Xavier Niel, le patron d'Iliad, la maison-mère de Free.
Xavier Niel, le patron d'Iliad, la maison-mère de Free. (Crédits : reuters.com)

La concurrence est prévenue : il est déjà dans les starting-blocks et visiblement impatient d'en découdre. Lors de la présentation de ses résultats au premier semestre ce mardi, Xavier Niel a souhaité, comme souvent, faire un point avec les analystes financiers qui le suivent. Outre les solides chiffres d'Iliad (maison-mère de Free) en France, le magnat des télécoms et des médias s'est surtout épanché sur sa prochaine campagne d'Italie.

De fait, Xavier Niel pourrait très bientôt faire son entrée sur ce marché à la faveur du rapprochement entre les opérateurs mobiles 3 Italia et Wind. Début juillet, le patron d'Iliad a en effet signé un accord avec ces acteurs pour reprendre une partie de leurs actifs en cas de mariage. Une entente jugée indispensable pour obtenir leur Graal : un feu vert de l'autorité européenne de la concurrence. Laquelle doit, selon l'agence Reuters, se prononcer sur ce dossier « dans les prochains jours ».

Quoi qu'il en soit - et quand bien même la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, a récemment fait capoter de nombreux deals dans les télécoms sur le Vieux Continent -, Xavier Niel fait comme s'il avait déjà décroché la timbale. Plusieurs analystes financiers le confirment à La Tribune : l'industriel a ainsi estimé qu'une part de marché de 15% du mobile en Italie constituait une perspective « raisonnable » pour les prochaines années.

Des offres à prix cassés ?

Xavier Niel n'a en revanche rien dit de sa stratégie commerciale dans la péninsule. Pour beaucoup d'observateurs, il y a de grandes chances qu'il opte pour un positionnement similaire avec celui qui a fait son succès en France. C'est-à-dire miser sur des offres à prix cassés, à savoir 2 euros par mois pour la voix seule, et 19,99 euros avec appels illimités et de la data. Dans nos colonnes, Agathe Martin, analyste Exane-BNP Paribas jugeait le mois dernier cette perspective tout à fait plausible :

« En matière de téléphonie mobile, l'offre la plus basse que l'on puisse trouver actuellement en Italie est de 7 euros, avec une moyenne avoisinant les 9 euros. Sous ce prisme, un forfait à 2 euros pourrait facilement attirer un grand nombre de consommateurs, d'autant que nous sommes là-bas dans un marché où le prépayé est prédominant, et où l'usage de la voix est encore beaucoup plus important que celui de la data. »

Une nouvelle marque

En outre, dans une note publiée ce mardi, Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James, souligne également que Xavier Niel est confiant concernant la création d'une nouvelle marque pour séduire les clients italiens. Or ce lancement sera un point déterminant dans la réussite du projet, sachant qu'Iliad n'est aujourd'hui guère connu dans la péninsule. Réponse d'ici peu, donc. Sous réserve, bien sûr, d'une bénédiction bruxelloise.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 31/08/2016 à 20:38
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si on n'a pas de couts fixes, on peut proposer du 2 euros en tt gratuit tt illimite ( suffit de facturer au cout marginal) si on a des couts fixes c'est pas possible, sauf si un regulateur oblige un operateur a vous mettre a dispo quasi gratuite en ...

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