Rien ne va plus pour le pionnier des écrans à cristaux liquides, affecté par la concurrence d'entreprises asiatiques, plus agressives sur le marché. Après avoir annoncé qu'elle allait devenir une PME, Sharp a finalement fait marche arrière, comme le révèle la presse nippone ce mercredi.
Opération comptable de la dernière chance
Le week-end dernier, plusieurs médias révélaient que Sharp préparait une opération comptable consistant à faire fondre de 99,92% son capital, passant de 120 milliards de yens (890 millions d'euros) à 100 millions de yens (740.000 euros). Une stratégie qui permettait au groupe de bénéficier d'un régime fiscal plus avantageux pour les petites entreprises.
Mais ce plan de sauvetage est loin d'avoir reçu les faveurs des acteurs économiques. A commercer par le ministre de l'industrie japonais, Yoichi Miyazawa, jugeant le procédé déraisonnable et inapproprié mardi dans une conférence de presse.
Lundi, le titre a plongé de 26%
Les investisseurs, eux aussi, n'ont pas tardé à réagir à la rumeur de ce montage financier. Lundi, l'annonce a semé la panique sur les marchés, et le titre s'est effondré de 26% sur la place de Tokyo, pour atteindre 190 yens. C'est la plus grosse baisse depuis août 2012. Si l'action a connu un timide rebond de 11% mardi, elle a finalement rechuté de 4,3% ce mercredi.
Sharp aurait donc finalement décidé de revoir à la baisse cette réduction de capital. Le quotidien économique The Nikkei avance que le groupe va imputer une partie des pertes accumulées depuis plusieurs années sur son capital, lequel va être réduit de 99,58% à 500 millions de yens (soit 3,7 millions d'euros).
Réorganisation des activités
Les résultats du groupe seront connus ce jeudi, mais les médias locaux avancent déjà des chiffres... Sharp pourrait annoncer une perte de 200 milliards de yens (1,5 milliard d'euros) sur la période du 1er avril 2014 au 31 mars 2015.
Les actionnaires attendent également des annonces sur une éventuelle restructuration. Les médias assurent que Sharp, pour faciliter sa gestion, pourrait repartir ses activités dans différentes sociétés : ainsi l'activité des écrans à cristaux liquides, qui pèse environ un tiers du chiffre d'affaires, pourrait être concernée.
En mars, le géant japonais de l'électronique avait cependant démenti vouloir mettre un terme à ses activités dans le domaine des panneaux solaires, ou fermer des usines au Japon.
Sujets les + commentés