Plan social chez SFR : la direction va négocier avec les syndicats dans un contexte tendu

La direction de SFR a décidé de suspendre l'homologation de son plan de suppression de postes, dans la foulée d’une décision de justice estimant qu'il avait été amené de manière « déloyale ». Elle veut renouer le dialogue avec les syndicats pour boucler un accord global. Ce qui est loin d’être gagné.
Pierre Manière
Des salariés de SFR manifestent contre le plan social de 1.700 postes, le 24 juin dernier, devant le siège du groupe, dans le XVème arrondissement de Paris.
Des salariés de SFR manifestent contre le plan social de 1.700 postes, le 24 juin dernier, devant le siège du groupe, dans le XVème arrondissement de Paris. (Crédits : Pierre Manière)

Nouveau rebondissement concernant le plan social chez SFR. Dans un mail interne envoyé vendredi dernier, et auquel La Tribune a eu accès, Grégory Rabuel, le PDG d'Altice France et de SFR, a décidé de renouer le dialogue avec les syndicats. Il veut tenter une « ultime négociation » avec les représentants du personnel, afin d'aboutir « à un accord majoritaire, voire unanime, dans l'intérêt des salariés » de l'opérateur au carré rouge.

Pour ce faire, la direction de SFR a décidé de retirer, le même jour, sa demande d'homologation de son plan de suppression de 1.700 postes auprès de la Direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Drieets) d'Ile-de-France. C'est Fabienne Glatt-Quintana, la DRH d'Altice France, la maison-mère de SFR qui s'en est chargé dans un courrier à cette administration, que La Tribune a pu consulter. Elle justifie cette manœuvre par la réception, la veille, d'un « projet d'accord collectif relatif au PDV (plan de départs volontaires, Ndlr) amendé » de l'intersyndicale de l'opérateur.

Refus d'une médiation

Regroupant la CFDT, l'Unsa et la CFTC, celle-ci a en effet adressé cette demande à la direction de SFR, « à quelques heures de l'homologation du plan » par la Drieets, précise-t-elle dans un communiqué. Elle réclame notamment une « garantie de stabilité de l'organisation et des emplois jusqu'en 2024 » et des « clauses garantissant l'effectivité du volontariat ». En outre, l'intersyndicale souhaite que ces négociations se déroulent dans le cadre d'une médiation « sous l'autorité de l'Etat ».

Dans son courrier à la Drieets, Fabienne Glatt-Quintana précise que les dirigeants de SFR ont relevé « de nombreux points de désaccords », estimant certaines demandes « déraisonnables et en cela inacceptables »« Pour autant, poursuit-elle, nous saluons cette démarche puisque malgré nos multiples demandes, nous n'avions jusqu'à présent reçu aucune proposition concrète de la part de l'intersyndicale. » En revanche, et au grand dam des syndicats, la direction ne veut pas entendre parler d'un « processus de médiation ».

« Il y a certainement eu des pressions »

Pourquoi la direction de SFR a-t-elle souhaité, à la dernière minute, entamer des négociations avec les syndicats ? « Il y a certainement eu des pressions pour les amener dans notre sens », a réagi Olivier Lelong, délégué central adjoint de la CFDT, vendredi dernier. Ce rebondissement intervient surtout dix jours après une décision de justice favorable aux représentants du personnel. Le 21 septembre dernier, le tribunal judiciaire de Paris a jugé que la mise en place du plan social était entaché de « déloyauté ». Il a donné raison aux syndicats, qui affirment depuis des mois que la direction a menti sur ses intentions le temps qu'un accord sur l'emploi arrive à échéance. Le tribunal a aussi critiqué les arguments économiques de SFR pour justifier ce dégraissage.

Dans la foulée, Alain Mendiburu, le secrétaire du CSE central de SFR, a réclamé, dans une lettre à la Drieets ainsi qu'à un inspecteur du travail et à une conseillère d'Elisabeth Borne, la ministre du Travail, « d'ajourner l'homologation du plan ». Cette interpellation des pouvoirs publiques a, peut-être, porté ses fruits. Les négociations s'annoncent, quoi qu'il en soit, difficiles. Une première réunion entre la direction et les syndicats est prévue mercredi. Si aucun accord n'est trouvé dans les deux semaines, d'ici le 22 octobre précisément, l'état-major de SFR déposera une nouvelle demande d'homologation du plan social.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 05/10/2021 à 8:39
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Draguer est un financier pas un industriel il se sert de sfr comme d une banque : sa valeur garantie ses coups financiers ou sa stratégie est de dépecer les entreprise en vendant les actifs rentable à des amis … je serai eutelsat je me protégerai… ...

à écrit le 04/10/2021 à 22:58
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Celui qu'il faut virer...c'est Drahi.

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