Ce sera un des premiers dossiers chauds de Laure de La Raudière, la très probable prochaine présidente de l'Arcep, le régulateur des télécoms. Ce jeudi, le gouvernement a pris en main le problème d'accès au téléphone fixe, qui concerne de nombreux Français dans les zones rurales. Sur Twitter, Cédric O s'est fendu d'un thread promettant un « plan d'action », d'ici la mi-mars, pour en finir avec ces dysfonctionnements. « Si la fibre et le mobile connaissent un rythme de déploiement inégalé, l'accès au téléphone fixe reste essentiel pour beaucoup de Français, déclare le secrétaire d'Etat en charge des télécoms. Les problèmes répétés d'accès et de qualité signalés dans certains territoires ne sont plus acceptables. Cette situation ne peut plus durer. »
L'exécutif annonce avoir confié une « mission flash » à la députée En Marche Célia de Lavergne « pour préciser le diagnostic des dysfonctionnements et faire des propositions au gouvernement ». « Sur cette base, je présenterai en lien avec l'Arcep un plan d'action d'ici mi-mars afin de garantir un accès de qualité au téléphone fixe partout sur le territoire, le temps que la fibre soit déployée », poursuit le ministre. Il précise qu'il s'entretiendra bientôt à ce sujet avec Stéphane Richard, le PDG d'Orange, l'opérateur du service universel du téléphone fixe.
Des maires montent au créneau
La sortie de Cédric O intervient alors que des élus locaux clament leur ras-le-bol concernant l'accès à la téléphonie fixe. Dans une tribune parue dans le JDD mi-décembre, Célia de Lavergne et 214 maires ont tapé du poing sur la table. « Comment accepter qu'en 2020 des personnes âgées soient laissées seules chez elles, sans ligne fixe, sans téléassistance, des semaines durant ?, fustigent-ils. Que nos maires soient contraints de réparer eux-mêmes des poteaux téléphoniques cassés ? Qu'ils ne puissent plus être en lien avec leurs administrés faute de ligne ? Que l'ouverture d'une ligne prenne plus de six mois et la réparation des semaines ? C'est malheureusement ce que nous vivons, dans la Drôme comme dans de nombreuses campagnes françaises. » Les maires taclent Orange, « dont le silence assourdissant creuse le sentiment d'abandon de nos territoires ruraux ». Ils appellent aussi l'Etat « qui a les moyens de mettre fin à cette situation intolérable et injuste ». Le message a, visiblement, été bien reçu...
Ce n'est pas la première fois qu'Orange est épinglé concernant ses obligations de service universel. En octobre 2018, l'Arcep a mis l'opérateur historique en demeure de les respecter, sous peine d'écoper d'une amende de près d'un milliard d'euros, soit 5% de son chiffre d'affaires. Orange promis de faire le nécessaire et a augmenté le budget alloué à l'entretien du réseau cuivre. Mais au regard des élus locaux, ces efforts ne sont, visiblement, pas suffisants.
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