Santé et prévoyance d'entreprise : des droits applicables même après la fin de contrat

L'article 14 de l'Accord national interprofessionnel du 11 janvier 2008 instaure la portabilité de ces droits. Une personne au chômage peut disposer sous certaines conditions du maintien de ses garanties santé et prévoyance d'entreprise pour une durée allant jusqu'à 9 mois.

Les personnes au chômage ne le savent peut-être pas mais leur couverture complémentaire santé et prévoyance d'entreprise peut être maintenue à partir de la date de rupture de leur contrat. Ce droit, qui permet au chômeur de continuer à cotiser pour être couvert par le contrat collectif de son ancienne entreprise, a été instauré par l'article 14 de l'Accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2008, entré en vigueur le 1er juillet dernier.

« Toute personne venant de perdre son emploi et qui bénéficiait d'une couverture complémentaire au sein de son entreprise pourra continuer à en bénéficier pendant une certaine période », explique le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) sur son site.

Toutes les garanties sont concernées : frais de soins de santé, incapacité, invalidité, décès, dépendance... L'ancien salarié peut en bénéficier pour une durée égale à celle de leur contrat de travail, dans la limite de 9 mois. Le financement est assuré soit par un système de mutualisation mis en place en amont par accord collectif, décision unilatérale de l'employeur ou référendum interne à l'entreprise, soit par un financement conjoint par l'ancien employeur et l'ancien salarié « dans les proportions et dans les conditions applicables aux salariés de l'entreprise », ajoute le CTIP.

Ce droit prend effet à la date de rupture de contrat et s'arrête soit au bout des neuf mois maximum, soit à la reprise d'un nouvel emploi. « Néanmoins, le cumul d'une activité rémunérée ne dépassant pas 110 heures par mois et d'une allocation chômage ne met pas fin à la portabilité des garanties », précise le CTIP. De même pour la suspension de l'indemnisation chômage en cas d'arrêt maladie de l'ancien salarié.

Tous les modes de rupture de contrat, à l'exception du licenciement pour faute lourde, sont concernés : fin de contrat à durée déterminée (CDD) ou de contrat à durée indéterminée (CDI), licenciement individuel, licenciement pour motif économique, rupture conventionnelle, démission pour "juste motif". Même les ruptures des contrats d'apprentissage et de professionnalisation ouvrent droit à cette portabilité.

Avancée

Cet article constitue une réelle avancée par rapport à l'article 4 de la loi Evin. Ce dernier instaure déjà une portabilité mais uniquement de la couverture santé. De plus, la loi Evin ne prend pas effet à la date de fin de contrat : c'est au nouveau chômeur d'en faire la demande dans un délai de 6 mois. Ce droit est alors maintenu pour une durée indéterminée.

Autre différence de taille: le financement des garanties maintenues dans le cadre de l'ANI, apparaît plus supportable pour le salarié par rapport à celui de la loi Evin. Ce dernier prévoit que le salarié supporte seul la totalité de la cotisation, à condition que celle-ci ne soit pas supérieure de plus de 50 % aux tarifs applicables aux salariés actifs.

Mais attention, les deux articles sont aussi complémentaires car lorsque la portabilité liée à l'article 14 de l'ANI prend fin, c'est l'article 4 de la loi Evin qui prend le relais. Conclusion : il est quand même préférable de faire sa demande dans le délai prévu par la loi Evin. Pour être sûr d'être protégé, au moins dans le domaine de la santé.


 

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