Selon Pictet, les grandes valeurs américaines de croissance résistent mieux à la crise

Daniel Becker, gérant du fonds US Equity Selection, brosse la tendance du marché américain des grandes valeurs de croissance et révèle ses derniers paris.

« Personne ne sait quand la crise va se terminer, mais nous avons quelques secrets pour y faire face ». Face à l'effondrement des marchés financiers, Daniel Becker, cogérant du fonds Pictet US Equity Selection, maintient le cap. Le gérant continue de puiser dans les 1500 plus grandes sociétés américaines les valeurs affichant une croissance supérieure et durable, combinant si possible un avantage concurrentiel fort. La recette a porté ses fruits. Alors que son indice de référence, le Russel Growth 1000, a chuté de 10% en un an, PF US Equity Selection n'a cédé de son côté que 0,57% fin août.

Si l'environnement macroéconomique reste assombri par un marché de l'immobilier déprimé et une croissance atone, Dan Becker voit toutefois dans la période actuelle plusieurs facteurs de soutien, qui n'existaient pas encore, selon lui, fin 2007. Le gérant cite notamment la baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale, ramenés en moins d'un an de 5,25% à 2%, le reflux des cours des matières premières qui pourrait permettre aux entreprises de restaurer leurs marges, du moins celles qui ont pu augmenter leurs prix de vente, ainsi que les aides du Trésor américain au marché de l'immobilier résidentiel. Surtout, le gérant anticipe une nouvelle action coordonnée de baisse des taux de la Fed, de la Banque centrale de Chine et de la BCE dans le courant du premier trimestre 2009, après le reflux des craintes inflationnistes. « Une baisse de l'inflation est la meilleure des nouvelles pour les valeurs de croissance », rappelle Dan Becker.

En outre, la valorisation des capitalisations de croissance n'a jamais été aussi basse depuis plus de deux décennies. « Cette classe d'actifs est l'une des moins chère pour le moment, et les valeurs que nous avons sélectionnées n'ont aucun lien direct avec la crise », souligne le gérant. Le moment est donc idéal pour faire son marché.

Pour son fonds, Daniel Becker continue de privilégier les grandes capitalisations offrant une forte présence hors des Etats-Unis et dans les pays émergents en particulier. Les premières lignes du portefeuille sont ainsi constituées d'actions Monsanto, Colgate Palmolive, Apple, Abbott Labs et Qualcomm. Le gérant estime en outre qu'il est temps de revenir sur les financières. « En trois ou quatre semaines, nous sommes passés de 0% à 3% avec l'achat d'actions Wells Fargo, JP Morgan et Goldman Sachs », indique Dan Becker. Une pondération qui devrait être portée à 8% du portefeuille d'ici deux mois. Une tendance que l'on retrouve en Europe, où les gérants commencent également à revenir - prudemment - sur les bancaires.

 

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