Comment les grandes métropoles combattent la flambée des loyers

Comme Berlin, qui annonce mardi des mesures visant à geler les loyers pendant cinq ans, d'autres grandes métropoles s'efforcent de contenir la flambée des loyers, phénomène généralisé dans les centres urbains. Tout d'horizon des principaux exemples.
(Crédits : Charles Platiau)

Berlin

La ville de Berlin dévoile mardi un projet de plafonnement et de gel des loyers pendant cinq ans, une première en Allemagne face à la flambée des prix et la spéculation immobilière qui gagne tout le pays.

Le surnom de "ville pauvre mais sexy", qui pendant longtemps alla comme un gant à la capitale allemande, paraît de moins en moins justifié, même si les tarifs y restent encore nettement moins élevés qu'à Paris ou Londres.

Les loyers ont doublé en dix ans dans la métropole de quatre millions d'habitants de plus en plus gentrifiée, où malgré sa très grande surface le manque de logement se fait de plus en plus sentir.

Paris

La ville de Paris s'apprête à plafonner à nouveau les loyers à partir du 1er juillet. Une mesure déjà en vigueur entre 2015 et 2017 mais qui avait été annulée par la justice. Cette règlementation est censée répondre à la flambée de l'immobilier parisien depuis dix ans: le prix de vente d'un appartement au mètre carré a bondi de moitié, une progression nettement supérieure à la moyenne du pays. Ce plafonnement, que compte aussi remettre en place la ville de Lille, est distinct d'un encadrement qui existe depuis plusieurs années dans les principales grandes villes françaises et limitent les possibilités de hausse des loyers entre deux locataires.

Parallèlement, la ville de Paris s'oppose régulièrement à Airbnb dont elle envisage d'interdire les locations dans le centre.

New York

Vendredi, l'Etat de New York a adopté une loi censée enrayer la disparition des logements à prix abordables et une gentrification galopante. Le texte supprime une série de dispositions qui permettaient aux propriétaires de contourner l'encadrement de centaines de milliers de loyers à l'occasion d'un changement de locataire ou de travaux de rénovation.

Depuis 1994, ces dispositions se sont traduites par la disparition d'environ 300.000 appartements du parc de logements à loyers régulés à New York même. Ce texte devrait affecter directement quelque 2,4 millions de New-Yorkais, sur une population totale d'environ 8,5 millions d'habitants, qui vivent dans près d'un million d'appartements aux loyers toujours encadrés aujourd'hui. Il ouvre également la possibilité d'instaurer un système de loyers régulés dans toutes les localités de l'Etat de New York.

Vienne

La capitale autrichienne revendique le titre de "capitale du logement abordable" grâce une recette centenaire basée sur une forte régulation. Environ 60% des 1,9 million de Viennois résident dans un appartement à loyer plafonné, propriété de la ville ou de promoteurs d'intérêt public. Cette abondance de logements subventionnés contribue à freiner la hausse des prix sur le marché privé.

Le plafond de revenus pour prétendre à un logement municipal est de 46.400 euros par an pour une personne seule et 87.430 euros par an pour une famille de quatre personnes. Ces logements sont transmissibles aux proches.

Barcelone

Les loyers ont augmenté de 35% depuis 2010, en partie sous l'influence des nombreuses locations courte-durée proposées sur des plateformes comme Airbnb. La municipalité a pris des mesures drastiques contre les locations saisonnières, ordonnant la fermeture de plusieurs milliers de locations ne disposant pas de licence touristique et gelant l'attribution de toute nouvelle licence.

Des "surveillants" municipaux passent au crible les annonces de plateformes locatives pour débusquer les locations illégales. Des mesures d'encadrement des loyers pourraient voir le jour prochainement.

Stockholm

Quelque 44% des logements sont loués par des institutions ou des propriétaires privés possédant plusieurs appartements. Afin de garantir leur "juste" prix, ces loyers encadrés sont négociés annuellement entre représentants de propriétaires et de locataires. Pour y accéder, une inscription sur une liste d'attente pouvant atteindre 20 ans ou à un système de loterie est nécessaire.

Une fois détenteur d'un bail de ce type, un locataire peut y vivre de façon illimitée mais aussi l'échanger contre un autre.

Mais 25% des locations se font de manière illégale, selon un rapport datant de 2017, par le biais d'une sous-location sans autorisation préalable.

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Commentaires 3
à écrit le 18/06/2019 à 14:51
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On est en train de se réveiller, merci internet, d'aberrations en aberrations mais c'est l'ensemble qu'il faut regarder et au final se demander si de continuer de confier la gestion de nos vies à des gens seulement motivés par leur cupidité est une b...

le 18/06/2019 à 16:34
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Paris a en son temps construit nombre de logement intermédiaires, au travers de la régie immobilière de la ville de Paris..... les compagnies d assurance avait aussi un parc important qui a été vendu en bloc et revendu ensuite à la découpe...... e...

le 23/06/2019 à 10:22
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"il faut bousculer le système.." ET pour ceci on ne peut pas s'économiser d'en bousculer les générateurs et principaux bénéficiaires. Tout le nœud du problème est là, les destructeurs de l'humanité gagnent énormément en détruisant l'humanité ...

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