Atos chute mardi en Bourse après des résultats trimestriels en baisse et jugés décevants par les analystes.

Le groupe a confirmé ses objectifs financiers annuels et annoncé trois acquisitions mais les analystes retiennent surtout le recul du chiffre d'affaires, certains s'interrogeant en outre sur les suites des erreurs comptables identifiées dans deux filiales d'Atos aux Etats-Unis.

L'action perd 5,76% à 57,6 euros à 10h57, de loin la plus forte baisse du CAC 40, qui recule au même moment de 0,9%.

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Le chiffre d'affaires en baisse

Encore affecté par les répercussions de la crise sanitaire, le spécialiste français des services du numérique a dégagé au cours des trois premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 2,692 milliards d'euros, en baisse de -1,9% à taux de change constants et de -3,9% en organique par rapport à la même période l'an dernier.

Le groupe, qui a fait état dans un communiqué d'une "bonne résilience" en Europe du Nord et d'une "reprise encourageante" en Europe du Sud, a confirmé viser pour 2021 une progression comprise entre 3,5% et 4% de son chiffre d'affaires et une amélioration de 40 à 80 points de son taux de marge opérationnelle par rapport à 2020.

Une série d'anomalies comptables sous audit

Concernant les "faiblesses de contrôle interne" dans deux de ses filiales aux États-Unis découvertes au début du mois, Atos précise qu'il n'a "pas identifié d'anomalie qui serait significative pour les comptes consolidés 2020".

Il ajoute qu'il va "mener une revue complète des comptes des deux entités juridiques américaines et donnera un point d'avancement au moment de l'annonce des résultats du premier semestre".

Ces deux filiales représentant 11% de son chiffre d'affaires.

"On a pris le taureau par les cornes en décidant de conduire une revue comptable intégrale de ces deux entités légales. Cela va prendre un petit peu de temps mais je pense que c'est la façon la plus responsable de répondre à cette question", a déclaré Elie Girard.

Un plan de "remédiation et de prévention" a également été conçu pour se prémunir à l'avenir "d'un tel événement".

JPMorgan, Barclays... les analystes pas convaincus

Pour autant, les analystes ne sont pas entièrement convaincus, à l'instar de ceux qui ont rédigé cette note de JPMorgan, qui reste à "neutre" sur la valeur avec un objectif de cours à 69 euros:

"Dans l'ensemble, les résultats du T1 sont faibles, et des questions subsistent autour de l'audit."

Quant à Barclays qualifie pour sa part de "significatif" le recul des ventes au T1 et estime qu'il risque de peser encore sur l'attitude des investisseurs envers le titre, qui a perdu plus de 23% depuis le début de l'année, pénalisé principalement par les erreurs comptables décelées aux États-Unis.

Nouvelles acquisitions et revue stratégique de portefeuille d'actifs

Atos a annoncé parallèlement à ses résultats trois acquisitions qui lui permettront de se renforcer dans les "segments stratégiques" définis par le groupe pour accélérer sa "transformation".

Il s'agit du canadien Processia, spécialiste de la gestion du cycle de vie des produits; de l'allemand Cryptovision, spécialisé dans les solutions et les produits de cryptologie; et du britannique Ipsotek, société leader dans le "edge computing".

Le montant de ces rachats n'a pas été communiqué.

Les 4 segments stratégiques vers lesquels Atos cherche à pivoter

Ces acquisitions ciblées interviennent alors qu'Atos a dévoilé mardi le lancement d'"une revue stratégique de portefeuille des actifs qui ne sont pas cœur de métier" afin de faire davantage "pivoter" l'activité du groupe vers les segments jugés les plus porteurs: le Digital, le Cloud, la Sécurité et la Décarbonation.

"C'est une grosse décision pour le groupe puisque cela n'a jamais été fait auparavant", a déclaré Elie Girard, directeur général d'Atos, lors d'une conférence de presse téléphonique, sans vouloir préciser la nature des activités identifiées.

Si les activités Digital, Cloud, Sécurité et Décarbonation représentent déjà 51% du chiffre d'affaires du groupe au premier trimestre 2021, "l'objectif c'est d'être à 65% à moyen terme", a annoncé M. Girard. "Je veux tout mettre en oeuvre pour qu'on y soit".

(avec Reuters et AFP)