Les prix du cuivre sont en forte hausse. Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne se rapprochait du seuil 9.300 dollars ce mardi, son plus haut niveau depuis la mi-juillet 2011. En 1 an, le cours a quasiment doublé. "Cette progression est soutenue pas des facteurs macro-économiques, des projets d'infrastructures à travers le monde, et la transition écologique qui sera très consommatrice en cuivre", indiquent les analystes matières premières de la Société Générale.
Si l'envolée des prix ces dernières semaines a plus particulièrement bénéficié d'une forte demande chinoise en lien avec la forte activité des entreprises avec le Nouvel an chinois, les fondamentaux du marché affichent un déséquilibre ces dernières années.
Ainsi, selon le Groupe international d'étude sur le cuivre (ICSG), la production mondiale de métal rouge a augmenté de 1,8% au cours des 11 premiers mois de 2020 (+ 2,9% pour la production primaire et 3,1% pour la production issue du recyclage) pour atteindre 22,4 millions de tonnes. Durant la même période, la demande mondiale a progressé de 2,5%, à presque 23 millions de tonnes. Quelque 600.000 tonnes manquant à l'appel, 2020 ajoute une nouvelle année de déficit pour le marché du cuivre.
Vers un super-cycle
Cette hausse du prix du cuivre, considéré comme un indicateur avancé de conjoncture, est-il le prélude à l'amorce d'un super-cycle. Rien n'est moins sûr. Selon les perspectives 2021 exposées par Huw McKay, vice-président et chef économiste du géant minier BHP Billiton : "Le prochain «défi» pour le marché devrait survenir lorsqu'un ensemble de projets au Pérou, au Chili, en Afrique centrale et en Mongolie entrera en production entre 2022 et 2024, d'autant que la part de cuivre à recycler va augmenter en Chine, que de fortes incitations économiques à la collecte sont mises en place et qu'il va y avoir moins de contraintes physiques liées à la distanciation sociale (liée au Covid-19)." Ce qui devrait permettre d'augmenter l'offre mondiale de métal rouge.
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