Les Pays de la Loire militent pour l'épargne solidaire

Au lendemain d'une étude nationale publiée en 2013, l'association Finansol vient de mener une première plongée sur les profils des épargnants solidaires en région des Pays de la Loire. Un territoire où il apparait "engagé, militant et très investi".
Le secteur de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS) représente aujourd'hui 14% des emplois de l'économie régionale.

C'est la première déclinaison régionale menée depuis la publication de l'étude nationale en mai 2013 par Finansol, association pour la promotion de la finance et de l'épargne solidaire. Et pour cause, avec 7% d'épargnants bancaires, les Pays de la Loire se situent en troisième position derrière Rhône-Alpes (16%) et l'Ile de France (15%).  En 2013, près de 2 millions d'euros ont été investis dans 65 entreprises à vocation sociale ou environnementale, principalement situées en Loire-Atlantique (50%) et en Maine-et-Loire (25%). Sans doute en raison de l'attractivité économique produites par les métropoles nantaise et angevine.

"Les Pays de la Loire sont une terre de solidarité et de militantisme qui nous a permis, sans doute mieux que d'autres de résister à la crise", estime Fabienne Renaud, Conseillère régionale en charge de l'économie sociale et solidaire. Toujours en retrait de la moyenne nationale depuis 2005, le taux de chômage en Pays de la Loire atteignait au second trimestre 2014, selon l'Insee, 8,6 % contre à 9,7 % en France.

Deux fois plus qu'au niveau national

Le secteur de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS), considéré comme stratégique pour le conseil régional, représente aujourd'hui 14% des emplois de l'économie régionale. Il rassemble plus de 151 000 salariés dont 113 410 dans les associations et 27 430 dans les coopératives  "L'an dernier, ces actions ont permis de créer ou consolider 1600 emplois dans les secteurs de l'insertion et du handicap, soit autant que l'agriculture et le tourisme réunis", précise-t-elle. C'est presque deux fois plus que la moyenne nationale (26%).

"Parce qu'il y a une vraie sensibilité pour l'épargne utile et que le nombre d'associations en faveur de l'insertion économique est bien supérieur aux autres régions françaises. D'ailleurs, 55% du financement solidaire concerne l'insertion ou la réinsertion économique ", explique-t-on à la direction des actions et innovation économique et international du conseil régional.

En 2009, déjà, les Pays de la Loire avaient été la première région française à lancer un emprunt obligataire à destination des particuliers. Avec un objectif : mettre en œuvre une logique de circuit court, une relocalisation des finances régionales et faire fonctionner la solidarité territoriale. Parmi les 80 millions levés, 72 millions d'euros l'ont été auprès des particuliers, dont un sur deux a investi au moins 6000 euros. Tout en multipliant les dispositifs d'accompagnement de l'ESS (fonds d'investissement, de garantie, aide au conseil, au capital...), trois ans plus tard, la collectivité a renouvelé l'opération et lancé un nouvel emprunt obligataire. En quelques mois, cent quinze millions€ ont été récoltés, exclusivement destinés à soutenir l'économie et l'emploi. 4000 particuliers y ont souscrit, dont 89% en Pays de la Loire.

Des produits plus adaptés au profil

Considéré comme engagé et militant, l'épargnant solidaire ligérien  a, en 2013, investi en moyenne 10545 euros  dans l'épargne bancaire solidaire proposé par les agences bancaires contre 4281 euros dans l'épargne directe dans les entreprises solidaires (3400 euros au niveau national). "Ce qui témoigne d'une démarche proactive et volontaire", note Sophie des Mazery, directrice de Finansol, tout en regrettant que certains établissements bancaires ne proposent pas systématiquement les produits solidaires aux épargnants. De fait, au niveau national, sur un million d'épargnants, 80% investissent dans l'épargne salariale, 10% dans des produits bancaires et 10% directement au capital des entreprises.

Dans une région où un salarié non cadre gagne en 2014 en moyenne 1539 euros brut mensuel(*), 5% des épargnants ligériens ont choisi un produit solidaire et investi en moyenne 4212€. 34% d'entre-eux ont déboursé moins de 500 euros. Ce recours à la finance solidaire a aussi permis à l'association Habitat et humanisme de soutenir trente projets en faveur du logement très social en Pays de la Loire. Sept-cent personnes ont ainsi pu être accompagnées ou relogées.

"On ne dit pas assez que les produits bancaires sont réutilisés pour des entreprises locales. L'étude de Finansol va nous permettre de mieux cerner les profils des épargnants et de concevoir de produits plus adaptés aux établissements bancaires", projette-t-on à la région.

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Commentaires 5
à écrit le 19/05/2015 à 11:49
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C'est édifiant de naïveté. Juste parce qu'on confie les choses à des amateurs, on peut mettre le mot solidaire devant ? Epargner de manière classique c'est mettre à disposition son argent pour les projets des autres. Entre temps la banque s'assur...

à écrit le 10/11/2014 à 14:42
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J'ai essayé; au bout de cinq ans, perte en capital. On peut être bon mais pas c...!

à écrit le 10/11/2014 à 11:09
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Quel pays que la France ! Meme les banques deviennent socialistes. Liberez l'economie et vous verrez si les pays de Loire, n'investiront pas de maniere plus capitaliste...On s'adapte comme on peut a l'environnement ! Mais de la a croire que les habit...

le 10/11/2014 à 13:03
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Très juste : il faut toujours dire que c'est de la faute de l'autre quand on se tire une balle dans le pied.

à écrit le 10/11/2014 à 10:23
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Moi je suis solidaire avec moi même donc au lieu d'épargner pour que d'autres dépense mon argent gagné à la sueur de mon front,je le dépense tout seul .

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