Paiement en plusieurs fois : Oney Bank lance le paiement fractionné universel

Le marché du paiement fractionné, en pleine croissance, attise la concurrence et suscite une course à l’innovation. Acteur traditionnel du marché, Oney Bank propose un package adossé à une application mobile pour permettre de faire un paiement fractionné en tout lieu en tout temps et pour tous types d'achat. De quoi répondre à l’offensive menée par des géants comme Klarna ou PayPal.
Selon Oney Bank, un Français sur trois a déjà utilisé le paiement fractionné en 2020.
Selon Oney Bank, un Français sur trois a déjà utilisé le paiement fractionné en 2020. (Crédits : SHANNON STAPLETON)

Le paiement fractionné est un marché en pleine ébullition où les acteurs rivalisent d'imagination pour se tailler la part du lion. Selon différentes estimations, le paiement fractionné draine en France entre 6 et 10 milliards d'euros de paiement par an, en croissance de 20 à 30%. Mais, peu importe les chiffres, ce mode de paiement, en trois ou quatre fois, est désormais bien ancré dans le quotidien des Français. Comme dans celui des Européens, voire dans le reste du monde.

A la différence pourtant des autres marchés européens, le paiement fractionné est déjà une histoire ancienne en France. L'adoption de la loi Lagarde en 2010, qui encadre plus strictement le crédit à la consommation, a incité de nombreuses sociétés de crédit, notamment celles issues de la grande distribution, comme Oney (Auchan) ou Floa (Casino), à trouver une alternative avec le paiement fractionné pour faciliter les parcours d'achat. Mais ce sont le développement des nouvelles technologies et de l'e-commerce qui ont donné un sérieux coup de fouet au marché, conforté par les changements de comportement liés au Covid.

Aujourd'hui, non seulement le paiement fractionné est la conquête de nouveaux univers de consommation (au-delà de la fashion, de la tech et des cosmétiques) mais la multiplication des nouveaux acteurs, tant des géants comme le suédois Klarna ou PayPal que des fintechs plus récentes (Alma, Pledg...), obligent les acteurs traditionnels à l'innovation.

Ainsi, Oney Bank, qui se revendique leader (et pionnier) en France, avec 30 % de part de marché (1,4 milliard d'euros de production en 2020, en hausse de 50%), vient de lancer une nouvelle offre, censée « révolutionner le paiement fractionné ». Il s'agit d'un package qui associe une carte Visa, un compte Oney est une application mobile et qui permet au consommateur de fractionner ses paiements pour tous types d'achat, d'un montant de 1 à 1.000 euros, auprès de n'importe quel marchand, sur n'importe quel canal de distribution (physique, à distance, click & collect) et n'importe quel lieu (y compris à l'étranger).

Meilleure maîtrise de son budget

Bref, c'est « le paiement fractionné universel, une solution unique sur le marché français », souligne Jean-Pierre Viboud, directeur général d'Oney Bank. Ce dernier précise bien que c'est un paiement fractionné affecté à un achat précis et non une avance de trésorerie, proposée par certains concurrents.

« Cette offre répond à deux usages, tout d'abord, mieux gérer son budget, en étalant ses dépenses pendant des périodes plus tendues (fin de mois, fin d'année, rentrée scolaire, NDLR) ou pour faire face à des imprévus, mais aussi elle permet de mieux consommer sur des biens de gamme supérieure », explique Nicolas Dreyfusdirecteur général adjoint de Oney Bank. Une façon de revisiter le vieil adage commercial « trop pauvre pour acheter bon marché ».

De fait, l'app propose de nombreuses fonctionnalités, comme l'agrégation de comptes bancaires, des notifications en temps réel, la possibilité de sélectionner le compte à débiter et, même, un compteur pour mesurer l'impact carbone des achats.

Alors que les régulateurs commencent à se pencher, notamment au Royaume-Uni, sur les dérives du paiement fractionné, Jean-Pierre Viboud se défend de toute incitation au surendettement : « bien au contraire, le paiement fractionné est limité dans le temps et permet d'avoir une meilleure maîtrise de son budget, contrairement à un crédit revolving qui s'étire dans le temps. D'ailleurs, le taux de défaut jusqu'ici constaté est extrêmement bas, inférieur à 1% ».

Le plafond par défaut des paiements (comptant et fractionné) est fixé actuellement à 1.000 euros sur un mois calendaire. Mais ce plafond peut être revu à la hausse (ou à la baisse) en fonction des informations communiquées par le client via l'agrégation de ses comptes et son comportement d'achat.

Pression de la nouvelle concurrence

Cette nouvelle offensive commerciale d'Oney Bank intervient à un moment où de nombreux acteurs étrangers partent à l'offensive du marché français. Le suédois Klarna, dont la valorisation vient de faire un nouveau bond à plus de 37 milliards de dollars, commence à développer ses solutions de paiement fractionné sur le marché français. Elle compte également lancer son application mobile qui permet aux utilisateurs de faire des achats dans n'importe quel site ou magasin. Sa grande force réside dans le nombre de ses partenaires (plus de 250.000 dans le monde, dont de nombreuses enseignes prestigieuses) et dans son approche « shopping » du paiement. L'idée est plus de proposer un parcours d'achat ludique qu'une simple facilité de paiement. On achète donc un univers plus qu'un paiement.

Un autre géant, PayPal, fait preuve depuis quelques semaines d'une agressivité commerciale redoublée sur le marché français. Depuis l'an dernier, tous les utilisateurs de PayPal (13 millions en France) peuvent fractionner leur achat sur quatre échéances et, depuis avril dernier, sans frais ni intérêt pour le consommateur. Il vient d'étendre cette possibilité aux biens intangibles, comme les voyages ou les hôtels. Sa puissance de frappe peut faire trembler bien des concurrents.

Les banques, longtemps restées à l'écart du marché, commencent cependant à réagir. Oney Bank est d'ailleurs une filiale à 50,01% de BPCE. De son côté, BNP Paribas est en passe de racheter, « au prix fort », selon un observateur, Floa Bank. Et la Banque postale a noué un accord de partenariat avec la fintech Alma. Il était temps car les nouveaux comportements d'achat mettent à rude épreuve le crédit à la consommation, notamment le crédit renouvelable qui subit une lente érosion.

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Commentaires 5
à écrit le 01/07/2021 à 14:01
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Pas d'argent, ca fait rien on s'endette. On verra bien. Monde de fous.

à écrit le 01/07/2021 à 10:40
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Pour que les salaires les plus bas puissent quand même engraisser les actionnaires milliardaires donc. Signe que tout va bien, continbuez à consommer et obéir braves gens !

le 01/07/2021 à 17:15
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La Famille Mulliez reste un gentil groupe Français installé en Suisse , comme le patron de SFR , aussi . Oney banque appartient au groupe Auchan ?

le 01/07/2021 à 19:40
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Ben oui c'est écrit mais s'il n'y avait que Mulliez à avoir ce type de pratiques notre planète serait un véritable paradis, le problème est que c'est la règle générale pour la plupart de tout ces gens qui détruisent le monde en ronflant.

à écrit le 01/07/2021 à 9:09
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Une banque de consommateurs qui s’adapte à l’économie actuelle. Seuls les influenceurs , les métiers du numérique dépendent cash.( le nouveau monde est pour eux ) pas pour les populations de l’ancien monde .

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