Renflouée, Monte Paschi va-t-elle fermer en France ?

Les 275 salariés de la banque italienne, qui va se recentrer sur son marché national, s'inquiètent. Le syndicat FO a écrit au président Macron pour l'alerter.
Delphine Cuny
La banque toscane compte une quinzaine d'agences en France, à Paris et dans le Sud. Son plan de restructuration prévoit un recentrage sur le marché italien.

Renflouée par l'État italien, avec la bénédiction de la Commission européenne et de la BCE, Monte dei Paschi di Siena, la plus vieille banque commerciale au monde encore en activité, va-t-elle tirer le rideau au France ? Son plan de restructuration drastique présenté début juillet, prévoit un recentrage sur le marché italien du grand public et des PME, qui se traduira par une diminution de 22% des effectifs, soit 5.500 postes de moins d'ici à la fin 2021 et de 30% du nombre d'agences, qui passera de 2.000 dans toute l'Italie à 1.400 dans cinq ans.

Peu a été dit sur les implantations à l'étranger de la banque toscane, qui avait établi en 1990 une filiale dans l'Hexagone et compte une quinzaine d'agences ou centres d'affaires à Paris dans les quartiers chics et essentiellement dans le Sud de la France (Cannes, Nice, Marseille, Menton). Les 275 salariés de Monte Paschi Banque SA s'inquiètent de leur sort. La section FO de la banque et la Fédération FO Banque ont écrit le 13 juillet au président Emmanuel Macron, avec copie au Premier ministre Édouard Philippe et à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud pour les sensibiliser.

"La filiale française devra donc être cédée ou pire encore fermée !" avancent-ils dans ce courrier transmis à la presse. "Les 275 salariés de la filiale ont de fortes craintes et incertitudes concernant le devenir de la filiale elle-même et en cas de reprise, de leurs 18 agences et leurs emplois."

Éviter la casse sociale

Le secrétaire de la section fédérale du crédit de FO, Sébastien Busiris, qui signe ce courrier, demande à l'exécutif "la plus grande des vigilances" quant au devenir des salariés de Monte Paschi Banque SA et la mise en oeuvre d'un "plan de sauvetage" pour ces derniers, ainsi qu'un "cahier des charges social" avec le potentiel repreneur.

"La bonne santé des banques françaises ajoutée à une volonté des banques de préserver l'emploi en France doit permettre, si tout le monde « joue le jeu », d'éviter une casse sociale qui semble pourtant se dessiner si personne ne s'en préoccupe."

  Dans un tract, le syndicat FO prend moins de gants et s'interroge :

"Que va-t-il advenir des 275 salariés des filiales françaises et des salariés de la filiale belge ? Vendus au plus offrant ? Purement et simplement liquidés ?"

Interrogée, la maison-mère Monte dei Paschi di Siena n'était pas disponible pour un commentaire.

Delphine Cuny

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Commentaires 2
à écrit le 19/07/2017 à 12:25
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Après l'Etat italien (vous auriez pu rappeler le montant pris sur les contribuables italiens pour "sauver" M.d.P.), ce sont les salariés français de l'établissement qui passent à la trappe. Il fallait bien que quelqu'un paie un jour le montant des "c...

à écrit le 17/07/2017 à 23:51
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N'empêche, on a bon dire : la socialisation des pertes tourne au maximum, avec cette crise.

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