Galileo, dernier lancement avant la mise en service commerciale

Encore un lancement et le système Galileo, le GPS européen sera mis partiellement en service. En 2015, le programme européen a pris son véritable envol avec six nouveaux satellites déployés.
Michel Cabirol
Pour compléter la constellation Galileo, l'Union européenne devrait commander en 2016 de quatre à huit satellites supplémentaires

L'année 2015 aura été pour le programme Galileo l'année de son véritable envol. Trois lancements Soyuz réussis, six satellites mis sur la bonne orbite. Le semi-échec de l'été 2014 quand le lanceur russe déposait les satellites de la constellation 5 et 6 sur une orbite dégradée, est désormais loin, très loin. Tout comme le non-dit sur la perte d'au moins deux des quatre premiers satellites Galileo IOV (In-Orbit Verification) fabriqués par Airbus Defence and Space. Clairement, le succès de jeudi a fait un bien fou à l'Europe spatiale et au système Galileo, un programme censé affranchir le Vieux-Continent de la dépendance au GPS américain.

"Grâce à ce lancement, l'Europe a doublé le nombre de ses satellites Galileo en orbite (passés de 6 à 12, ndlr) en tout juste neuf mois", a expliqué le directeur du programme Galileo à l'Agence spatiale européenne (ESA), Didier Faivre.

Sur les douze satellites lancés, dix sont opérationnels, explique-t-on à La Tribune. Les deux satellites déployés sur une orbite dégradée sont exploitables tout au moins au début de la vie de la constellation tandis que deux satellites IOV ont rencontré de très graves difficultés techniques. A ce jour, quatorze satellites sont en cours de fabrication ou le seront bientôt dans les salles blanches de la société allemande OHB-System, qui avait remporté à la très grande surprise la fabrication en deux tranches de 22 satellites Galileo. Pour compléter la constellation (30 satellites), l'Union européenne devrait commander en 2016 de quatre à huit satellites supplémentaires et signera un nouveau contrat pour la mise en place du segment sol.

Mise en service fin 2016

A l'automne 2016, Ariane 5 dans une nouvelle configuration améliorée (ES) devrait mettre en orbite quatre satellites supplémentaires. Ce qui permettra fin 2016 de mettre le système Galileo partiellement en service. "Les services initiaux devraient pouvoir commencer l'année prochaine", a précisé le directeur général de l'ESA, Jan Woerner.Puis, en 2017 et 2018, deux nouvelles Ariane 5 en lanceront huit autres et Soyuz deux autres. Restera les huit derniers satellites à lancer.

"On est en train de passer d'une problématique industrielle sur le programme Galileo à une problématique commerciale", estime le président du CNES, Jean-Yves le Gall. Les signaux des satellites Galileo seront compatibles et interopérables avec les autres systèmes de navigation par satellite mais l'un des atouts majeurs de la constellation européenne sera sa précision, voisine du mètre, avant que des systèmes de traitement supplémentaires n'affinent encore ce paramètre. La commission européenne qui a prévu pour la période 2014-2020 d'investir 7 milliards d'euros dans ce programme, estime les retombées économiques de Galileo à 90 milliards d'euros sur les vingt prochaines années.

Michel Cabirol

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Commentaires 11
à écrit le 23/12/2015 à 13:13
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"la société allemande OHB-System," Deutsch Quälitat à la Volkswagen... Un audit des comptes de cette société serait le bienvenu.

à écrit le 22/12/2015 à 19:32
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Je suis surpris des commentaires précédents. 1-Galileo n'est pas plus précis que le système GPS Le systeme Galileo n''est pas militaire et par conséquent le systeme n'est pas "bruite". En temps que topographe j'utilise le système GPS et les mesu...

le 03/03/2016 à 20:38
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Et pourquoi pas simplement pour être indépendant ? Dans le cas où les autres possesseurs d'un système nous interdit de les utiliser, vous faites quoi ? Vous vous retrouvez avec une armée, des avions civils ou militaires totalement aveugle !

le 10/03/2016 à 16:01
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Cb66 serait-in un agent appartenant aux services secrets américains ? La maîtrise de son français laisse en effet passablement à désirer. Une chose est sûre : la CIA devrai financer des cours de français efficaces...Ayant été moi géographe, je ne c...

à écrit le 21/12/2015 à 22:01
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Si les satellites portent le nom de Galilée, à l'époque ne fut-il pas condamné comme Marco Polo qui ouvre la route de la soie? La terre libérale serait condamnée et pourtant elle tourne... Ainsi le mot social ralentit le mot libéral. On nous publ...

à écrit le 21/12/2015 à 20:04
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Aprés les US avec NAVSTAR GPS en 1985, après la Russie avec GLONASS en 2010, voici enfin l'Europe avec Galileo. Bravo. Tous ces systèmes se perfectionnent en permanence de génération en génération et l'Europe reste bonne dernière sur la courbe d'appr...

à écrit le 21/12/2015 à 15:16
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On se demande comment on a pu arriver au bout de ce programme avec toutes les embûches allemandes.

à écrit le 21/12/2015 à 12:53
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Pas besoin de se péter les bretelles. Pour le simple citoyen il faudra qu'il utilise le bon vieux GPS Américain car lui il est gratuit même si il n'est pas précis a 1 mètre prés, de toute façon quand allez a une adresse vous voyez si vous êtes rendus...

à écrit le 21/12/2015 à 12:11
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Il était indispensable que l'Europe se dotât d'un système indépendant et performant de géolocalisation. Il en va de notre sécurité militaire et de notre souveraineté économique. Voilà à quoi sert l' Europe quand elle est bien utilisée. Pour ré...

à écrit le 21/12/2015 à 7:14
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Le plus gros problème est l'attribution à la société allemande OHB-System qui n'avait pas le savoir faire et ni les moyens industriels par l'ESA. L'autre problème de l'Europe est la répartition industrielle en fonction de la contribution financière d...

le 22/12/2015 à 11:10
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C'est vraie au point qu'OHB à demander a Thales de les aider a fabriquer les satellites faut d'avoir l'expertise nécessaire. C'est pareil pour toute ce qui vole et est fabriqué en grand partie par l'Allemagne. Hélicoptère (AIRBUS Helicopter qui a rac...

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