Décidément le dossier Photonis réserve bien des surprises. Les négociations entre l'État français et Teledyne seraient au bord de la rupture, selon des sources concordantes. Le groupe américain pourrait rapidement communiquer sur ce dossier à rebondissements multiples et annoncer la fin des discussions. Teledyne avait déjà retiré une première offre de rachat fin septembre. Ensuite, la société a fait savoir qu'elle ne renonçait pas à acquérir cette PME technologique française, propriété du fonds Ardian, mais à un prix moindre. Elle avait donc revu la valorisation de Photonis à la baisse : une décote de 15%, soit 425 millions d'euros (au lieu de 510 millions d'euros initialement proposés).
L'État français opposé à une vente de Photonis
Le gouvernement français (ministères de l'Économie et des Armées) surveille de près ce dossier, via le dispositif de contrôle des investissements étrangers en France (IEF) grâce auquel il peut empêcher le rachat d'une entreprise française par un acteur étranger si elle revêt un intérêt stratégique pour le pays. Les conditions imposées à Teledyne par l'État français incluaient une participation minoritaire de la banque publique Bpifrance dans le capital de Photonis. Cet investissement comprenait également des droits de veto concernant les opérations et la gestion des activités européennes de Photonis en France et aux Pays-Bas.
Au printemps, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait fait état de son opposition à ce rachat par le groupe américain, souhaitant que Photonis reste entre des mains françaises. Ce qui était également le cas de la ministre des Armées Florence Parly, qui s'est beaucoup investie dans ce dossier pour trouver une solution française. En pure perte jusqu'ici.
"Il y a des discussions entre un investisseur américain et l'actionnaire actuel, avait expliqué le 3 décembre la ministre des Armées Florence Parly dans l'émission "Le Grand Journal de l'Éco" présentée par Hedwige Chevrillon (BFM TV). Ces discussions ne pourront aboutir que si la souveraineté de Photonis est préservée. Pour l'instant, ces discussions ne sont pas terminées. Vous comprendrez qu'en tant que ministre des Armées je souhaite absolument préserver les enjeux de souveraineté que porte l'entreprise Photonis".
Une pépite technologique
La société basée à Mérignac près de Bordeaux (Gironde), compte plus de 1.000 salariés, dont plusieurs centaines à Brive, et travaille pour les secteurs de l'aéronautique, de la recherche ou encore de la défense. Elle produit notamment des éléments d'intensification de lumière utilisés dans les jumelles de vision nocturne et des instruments utilisés par le Laser mégajoule, sur un site du Commissariat à l'énergie atomique destiné à tester par simulation des explosions nucléaires.
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