Vins : comment les vignerons français tentent de se vendre à l'international

Jamais autant de producteurs français n'avaient proposé leurs vins aux trophées du magazine de vin britannique Decanter. Objectif : se maintenir dans des marchés de plus en plus compétitifs.
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Smoking et robe longue exigés, soirée organisée dans les bâtiments de l?opéra royal de Londres, le magazine britannique de vin Decanter n?a pas lésiné sur les moyens pour l?annonce de ses récompenses mondiales 2012. Créés en 2004 afin d?étendre la réputation du groupe, et par là-même la vente de ses produits dérivés, elles ont cette année vu les vins français atteindre la première position avec six trophées internationaux. La France, qui n?avait pas terminé à une telle place depuis cinq ans, a également enregistré le plus grand nombre d?entrées : 3.779 des 14.120 vins présentés.

Une récompense sésame pour de fortes ventes ?

Que poussent autant de producteurs de l?Hexagone à proposer leurs vins à ce type de concours ? "J?ai déjà la réputation de produire des vins d?un bon rapport qualité prix et j?ai déjà un importateur au Royaume-Uni mais le consommateur n?en a rien à faire : lorsqu?ils visitent un magasin, il est confronté à un choix immense et ces récompenses doivent l?aider à choisir", explique le propriétaire du Domaine Paul Mas, Jean-Claude Mas. "Il n?est plus possible de se contenter d?avoir un distributeur, il faut désormais l?aider et ces prix visent à cela". Il faut dire qu?avec l?équivalent de seize millions de bouteilles à écouler dans l?intégralité de sa gamme et sous ses différentes marques, dont 97 % à l?export, Jean-Claude Mas a besoin de mettre tous les atouts de son côté.

Bon pour la réputation

Jean-Christophe Mau n?a pas ce type de problème. La production de son Château Brown 2010, un Pessac-Léognan blanc vainqueur du trophée international du blanc d?assemblage de plus de £10, a atteint vingt mille cols. "Ce prix Decanter est bon pour ma réputation au Royaume-Uni, aux Etats-Unis mais aussi en France, où le magazine a de nombreux abonnés", assure-t-il. "Cet aspect commercial est capital car aujourd?hui de nombreux très bons vins ne se vendent pas, chaque importateur possédant des dizaines de références de vins proches. Avec une grosse production, il suffit de trouver le tarif qui permet d?assurer un taux de rentabilité mais je n?en suis pas du tout là".

Le Chili améliore la qualité de ses vins

Le Chili a justement choisi de cette approche. Il a d?abord attaqué les marchés occidentaux par des vins à bas prix. "La qualité ne s?est améliorée que depuis quinze à vingt ans", indique Michael Cox, le responsable européen de l?organisation de promotion du vin chilien. "Son image a évolué et aujourd?hui nos ventes se concentrent plus sur des vins autour de £10, contre £5 auparavant. Terminer deuxième derrière la France en nombre de trophées au cours d?une telle compétition ne fera que renforcer cette tendance !"

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Commentaires 2
à écrit le 07/09/2012 à 11:21
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le plus dramatique c'est que les vignerons acceptent tout et n'importe quoi pour vendre. par exemple, les jeunes mettent maintenant de la grenadine, du sirop de pèche dans leur rosé... il y a même des vins aromatisés au jus de fruit maintenant... c'e...

le 10/09/2012 à 13:27
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Oui c'est dramatique, le droit de mélanger ne devrait pas exister. Dans ce cas le mot vins ne doit pas être utiliser. La définition du mot VIN est la suivante : le vin est exclusivement la boisson résultant de la fermentation complète ou partielle du...

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