La Chine songe à son tour à interdire les voitures à essence ou diesel

Pékin se dit prêt à emboîter le pas à la France et au Royaume-Uni, qui ont récemment fait part de leur intention d'interdire la vente des voitures diesel ou essence sur leurs marchés d'ici à 2040. Quel que soit le calendrier envisagé par les autorités chinoises, le défi à relever s'annonce herculéen: 28 millions de véhicules (dont 24,38 millions de voitures individuelles) ont été vendus l'an dernier en Chine, en hausse de 14%.
Le régime communiste a entrepris de sabrer les incitations pour les consommateurs sur les véhicules à moteur thermique, et veut désormais forcer la main aux constructeurs.

Le premier marché automobile pourrait bannir les voitures à essence ou diesel d'ici à 2040. La Chine a en tout cas annoncé travailler à un calendrier "pour une interdiction" de la production et de la vente de voitures à carburants fossiles - un objectif titanesque destiné à doper dès à présent le développement de l'auto électrique.

Le ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information (MIIT) a "entamé des recherches" sur le sujet et "va établir un calendrier en lien avec les administrations concernées", a assuré ce week-end le vice-ministre de l'Industrie Xin Guobin, devant un forum automobile à Tianjin (est), selon des extraits de son discours rapportés par les médias d'Etat. Pékin se dit donc prêt à emboîter le pas à la France et au Royaume-Uni, qui ont récemment fait part de leur intention d'interdire la vente des voitures diesel ou essence sur leurs marchés d'ici à 2040.

"Les entreprises devront, conformément aux exigences, améliorer le niveau d'économies d'énergie des voitures traditionnelles et développer vigoureusement les véhicules à énergies propres", a martelé le vice-ministre.

Ce discours a contribué à faire bondir le titre de BYD, constructeur chinois spécialiste de l'auto électrique, lundi à la Bourse de Hong Kong: il grimpait d'environ 6% vers 04h00 GMT.

Près de 30 millions de véhicules commercialisés

Quel que soit le calendrier envisagé par les autorités chinoises, le défi à relever s'annonce herculéen : 28 millions de véhicules (dont 24,38 millions de voitures individuelles) ont été vendus l'an dernier en Chine, en hausse de 14%.

Sur ce total, les voitures propres représentent encore une goutte d'eau (1,7%), mais le créneau est attractif: les ventes de véhicules "à énergie nouvelle" ont ainsi bondi de 53% en Chine en 2016, à 507.000 unités, grâce à des primes gouvernementales et à des facilités d'immatriculation.

Des incitations bientôt en place pour les constructeurs

Le régime communiste a entrepris de sabrer les incitations pour les consommateurs, et veut désormais forcer la main aux constructeurs : il a introduit en juin un projet de règlement pour leur imposer un quota de "voitures propres" qui débuterait dès 2018. Il s'agirait d'un système complexe où chaque véhicule vendu représenterait un certain nombre de crédits, plus généreux pour les voitures électriques. Avec pour obligation pour un constructeur d'accumuler dès l'an prochain 8% de crédits "véhicules verts" sur le total de ses ventes.

De quoi affoler certains groupes automobile, comme l'allemand Volkswagen (4 millions de véhicules vendus en Chine l'an dernier), et inciter l'ensemble des constructeurs à gonfler au plus vite leur offre de voitures propres dans l'Empire du milieu.

La politique entrera en application "dans le futur proche", a confirmé le ministre de l'Industrie et des Technologies de l'information ce week-end, selon l'agence officielle Chine nouvelle.

(avec AFP)

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Commentaires 11
à écrit le 12/09/2017 à 17:45
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Un chiffre : 75% de l'électricité chinoise vient du charbon.

le 14/09/2017 à 1:53
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Ils devraient plutôt passer à la machine à vapeur, il y aurait moins de pertes....

à écrit le 12/09/2017 à 16:14
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Sacré CHINOIS respect s'ils réussissent à supprimer les véhicules polluants il y a va de leur santé avant tout et en prenant ce chemin ils vont forcer les constructeurs auto à accélérer leur mutation technologique sur des véhicules moins polluants. ...

à écrit le 12/09/2017 à 8:50
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Un volontarisme impressionnant et le comble c'est qu'ils essayent de mettre en œuvre ce qu’ils promettent. Certes leur niveau de pollution est intenable, mais c’est aussi l’avenir technologique et industriel qui se joue actuellement. Quand on voit l...

à écrit le 12/09/2017 à 0:26
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Vous avez entièrement raison la pollution sera pire à la fin avec la destruction des batteries c est du mensonges d écolos

à écrit le 11/09/2017 à 13:38
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97% des terres rares sont produites en Chine

à écrit le 11/09/2017 à 11:17
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le pb est plus complique que ca...... au passage on vote souvent des lois pour evincer les gens qu'on veut bien, tout en expliquant pourquoi finalement on ne va pas appliquer les regles...

à écrit le 11/09/2017 à 10:44
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"dont 24,38 millions de voitures individuelles" peu de véhicules d'entreprises, peut-être déjà bien pourvues. Sauf bouleversement, il va finir par y avoir un problème de matières premières, pour faire rouler un milliard de véhicules, il faut un mill...

le 11/09/2017 à 13:57
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Ils auront des automobiles (électriques), nous aurons nos pieds.

à écrit le 11/09/2017 à 9:00
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Il est sur que l'évolution de l'automobile passe par là mais ne sera possible qu'avec de trés gros progrés dans le domaine des batteries ,.......ou d'une autre technologie !

à écrit le 11/09/2017 à 8:58
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Et sachant que l'Etat est fort en Chine on peut être sûr qu'ils le feront mais bon de là à parler de "voiture propre" il ne faut pas exagérer non plus, nombreux composants des voitures électriques sont extrêmement polluants donc soit ils nous font de...

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