Chat échaudé craint l'eau froide. Tirant les leçons des récentes polémiques sur le lobbying de Total en faveur du gaz de schiste, le PDG de la compagnie pétrolière a pris une décision. Il n'est plus question d'être « le fer de lance de l'aventure un peu stupide » qu'est le gaz de schiste en France. À chaque fois que le groupe intervient sur le sujet, le débat s'envenime, soulignait jeudi Christophe de Margerie en clôture des Journées annuelles des hydrocarbures organisées par le GEP-AFTP.
Selon le quotidien Enerpresse dans son édition de vendredi, le patron de la major française a poursuivi : « Nous ne demandons plus rien, c'est aux responsables politiques et gouvernementaux » de savoir quoi faire sur le sujet. Un seul regret pourtant : que lors du « Grenelle III », nom qu'il donne à la conférence environnementale, « on ne se soit pas donné la possibilité de savoir au moins si la France a du gaz de schiste ».
Mais il n'y a pas que la France où poursuivre l'aventure, a souligné Christophe de Margerie en évoquant la Chine. Il a précisé que Total continuera ses travaux en Pologne, malgré deux puits infructueux. Et il n'y a pas, non plus, que le gaz de schiste, a-t-il poursuivi en évoquant les gisements haute pression en offshore).
Et si les Etats-Unis n'étaient plus intéressés par le pétrole du Moyen-Orient
Christophe de Margerie n'a évidemment pas pu s'empêcher de plaider la cause du gaz de schiste devant cette assemblée de "convaincus". Selon les « premières estimations » deTotal, 50 % des ressources futures en gaz viendront du gaz non conventionnel, la proportion étant de 30 % pour le pétrole. Les Américains eux-mêmes ne sont pas encore conscients de la révolution en cours, a-t-il dit, évoquant leur autosuffisance en gaz et leur marche vers une indépendance du pétrole du Moyen-Orient. Les États-Unis seront-ils, dans ce contexte, « toujours autant intéressés à rester les gendarmes » de la région ? s'est-il interrogé.
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