RSE : les entreprises françaises dans le Top 5 de l'OCDE

La France se place au-dessus de la moyenne des sociétés de l'OCDE et des Brics pour ce qui est de la responsabilité sociétale des entreprises, relève une étude publiée jeudi. 63% des sociétés de l'Hexagone ont adopté une approche du moins adaptée aux enjeux de leur contexte.
Giulietta Gamberini
Globalement, la France se classe ainsi quatrième parmi les pays dont les sociétés ont été auditées, derrière le Royaume-Uni et devant l'Allemagne.

En matière de responsabilité sociale, économique et environnementale (ou RSE), les entreprises françaises sont en moyenne plus performantes que celles des 35 membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques et des pays émergents (Brésil, Russie, Inde et Chine). Et 63% d'entre elles ont adopté une approche RSE décrite au minimum comme "adaptée" face aux enjeux de leur contexte (voire "exemplaires" pour 7% d'entre elles ont ), contre 54% des entreprises de l'OCDE et 27% des Brics.

C'est la bonne nouvelle qui ressort d'une étude comparative réalisée par la plateforme de notation EcoVadis pour le Médiateur des entreprises, dont la deuxième édition a été publiée le 29 mars 2017. Fondée sur les évaluations de 3.500 d'entreprises françaises, 12.000 de l'OCDE et 4.500 des Brics effectuées par le cabinet en 2016, elle attribue à chacune un score en fonction des politiques établies, des actions menées et des résultats atteints, à l'aune de 21 critères. Pour les entreprises agissant dans des secteurs ou des pays considérés comme particulièrement à risque, "afin d'éviter le syndrome du double standard", un supplément de garanties a été exigé, précise le directeur de la recherche Sylvain Guyoton.

Un retard en matière de corruption

Si cet écart en faveur de la France avait déjà été constaté lors de l'évaluation précédente, en 2015, et bien que l'ensemble des groupes se soit amélioré pendant ces deux ans, les entreprises françaises se révèlent aussi être celles ayant le plus progressé, tant en termes de note moyenne (+10%), que de nombre de bons élèves (+37%). Globalement, la France se classe ainsi quatrième parmi les pays dont les sociétés ont été auditées, derrière le Royaume-Uni et devant l'Allemagne.

L'avance française par rapport à l'OCDE et aux Brics ressort aussi si l'on considère séparément les domaines de l'environnement et du social. Seulement en matière de corruption et de pratiques anticoncurrentielles les entreprises françaises montrent -comme déjà en 2015 - un retard par rapport à l'ensemble de l'OCDE, malgré une nette amélioration (+11%, contre 8% dans l'OCDE). Mais "si l'étude pointe du doigt l'absence de processus et de procédures dédiées, cela n'implique pas forcément la tenue de comportements non éthiques", précise le Médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet. Sans compter que la situation devrait significativement changer avec la mise en œuvre des dispositions spécifiques sur les agissements de corruption de la loi Sapin II.

De nouveaux marchés pour les PME

Le comparatif précise affine les données en fonction de la taille de l'entreprises, en séparant les grandes sociétés des PME et ETI. "Cela comble un manque: les études existantes jusqu'à présent concernent surtout les grandes sociétés cotées", note en effet Sylvain Guyoton.

Sans surprise, les performances des PME et ETI françaises et de l'OCDE résultent être inférieures à celles non seulement des grandes entreprises, mais également de la moyenne. Les Brics sont les seuls pays où les plus petites entreprises sont les plus vertueuses. "Pourtant, formaliser et améliorer sa performance RSE peut faciliter l'accès à de nouveaux marchés, notamment auprès des grands groupes", estime le patron de la société LIC (L'Informatique Communicante), Eric Nizard, dont l'entreprise, comptant moins d'une vingtaine de salariés, a obtenu en 2015 et 2016 le label "Relations fournisseur responsable" attribué par le Médiateur des entreprises.

Un investissement

Mais à quels coûts? Au-delà de la centaine d'euros dépensée pour l'évaluation, et de la dizaine de jours-homme employés pour formaliser la démarche et en informer les salariés, évaluer le prix de la démarche est quasiment impossible, selon Eric Nizard. Et, selon le Médiateur des entreprises, pas vraiment nécessaire : "Il ne faut pas raisonner en coûts, mais en investissement, qui devient de plus en plus rentable tant face aux clients que face aux équipes internes", souligne-t-il. Un point de vue partagé par Sylvain Guyoton, qui témoigne pour sa part : "Dans le private equity, le sujet de la RSE monte en puissance chez les gérants de porte-feuille".

D'ailleurs, selon l'expert d'EcoVadis, la conscience de la nécessité d'investir sur la RSE est désormais largement partagée.

"Après une bonne dizaine d'années d'incitation des pouvoirs publics et des syndicats, la majorité des entreprises sont convaincues du caractère indispensable de la démarche".

Comme pour tout projet, il s'agit alors surtout de vaincre la résistance interne au changement. Et, pour les PME, de préciser ses objectifs, tout en misant sur l'agilité de la structure pour un déploiement plus rapide.

Giulietta Gamberini

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Commentaire 1
à écrit le 30/03/2017 à 12:33
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On peut se demander tout de même si 'est pas une concession faite à la corruption généralisée afin d'éviter les lanceurs d'alerte mais bon tout est tellement obscur là dedans qu'il est difficile d'en distinguer les contours. Par ailleurs tant que...

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