Royaume-Uni : la fronde se lève contre un chantier colossal d'EPR d'EDF

Alors que le gouvernement britannique a tout fait pour démarrer le plus vite possible ce chantier EPR pharaonique, la contestation d'opposants écologiques pourrait le ralentir et même arriver devant les tribunaux. En cause : leur inquiétude autour de l'approvisionnement en eau de la zone.
Les deux réacteurs EPR de Sizewell C doivent être construits dans l'est du pays.
Les deux réacteurs EPR de Sizewell C doivent être construits dans l'est du pays. (Crédits : Vincent Kessler)

La construction de deux réacteurs nucléaires EPR par EDF au Royaume-Uni demeure fastidieuse. Le dernier projet de centrale nucléaire EPR, dit « Sizewell C », dans le Suffolk au Royaume-Uni, remporté par l'énergéticien français EDF à 80% pour une valeur totale évaluée par la presse britannique à 20 milliards de livres (près de 24 milliards d'euros), fait face à la contestation active d'opposants qui s'inquiètent de ses conséquences écologiques.

Rassemblés dans une association portant le nom de "Together Against Sizewell C" (c'est-à-dire "Ensemble contre Sizewell C", et "TASC" en abrégé), les militants disent craindre que la zone prévue manque d'eau pour refroidir la centrale dans une lettre envoyée au gouvernement ce mardi.

La lettre adressée au ministre de l'Énergie Kwasi Kwarteng exige « l'annulation de la décision accordant l'autorisation de développement » avant le 16 août. « Si la réponse n'est pas satisfaisante, la prochaine étape est de déposer une plainte auprès du tribunal », assure l'avocat de TASC.

Le précédent Hinkley Point

Le projet vient pourtant d'être décidé par le gouvernement le 20 juillet au moment où la crise de l'énergie et la canicule qui sévit Outre-Manche ont redonné du poids à l'atome dans la stratégie énergétique du pays. Le ministre de l'Energie Kwasi Kwarteng avait hâté la procédure de décision et argué que « le besoin très important et urgent » de cette centrale nucléaire « l'emporte sur les dommages ». Les Britanniques veulent atteindre la neutralité carbone en 2050 en relançant leur parc nucléaire, actuellement doté de 15 centrales dont la plupart sont en fin de vie.

Au-delà des considérations écologiques, la faisabilité industrielle du projet interroge après les déboires d'EDF. Au Royaume-Uni, EDF est déjà chargé de fabriquer le site EPR de Hinkley Point C, dont les coûts s'envolent et les retards s'accumulent. L'ouverture n'est pas prévu avant 2027. Cela rappelle les déboires d'EDF dans le chantier EPR de Flamanville, confronté aux mêmes lenteurs et problèmes de construction qui l'empêcheront d'ouvrir avant fin 2023, soit dix ans de retard sur les objectifs initiaux.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 12
à écrit le 11/08/2022 à 13:45
Signaler
JE pense que dans tous ces problèmes d'avancement des EPR EDF n'a pas su s'entourer d'entreprises valables du moins elles sont mais savent très bien faire trainer faire et défaire cela fait toujours de la facturation et bon nombre d'entreprises conna...

à écrit le 10/08/2022 à 21:38
Signaler
Dans cette affaire, EDF-État Français- Commission européenne,- crise énergétique nous arrivons à une gabegie phénoménale. Aussi, qu'il est merveilleux le capitalisme de macron ! On ne peut rêver mieux. Une société des jours heureux à n'en pas d...

à écrit le 10/08/2022 à 19:10
Signaler
Bonjour, Ils est claire que lors de la signature de ses contrat EDF prenait un risque importants.. Ensuite avec le brixt et la crise sanitaire et économique, tout est fait pour que cela nous coûte très très chère.... ( Pénalités) Bien sûr ils ne ...

à écrit le 10/08/2022 à 15:33
Signaler
Les vers de terre s'oppose à tout avec eux il faudra s'éclairer à la bougie .

à écrit le 10/08/2022 à 13:06
Signaler
N'oublions le contrat ( très pénalisant ) que l'EDF a accepté. Les coûts supplémentaires causés par des délais et mise en route, et coûts supplementaires de prix final de Kwh sont à la charge de l'EDF ( donc du contribuable français ).

à écrit le 10/08/2022 à 11:06
Signaler
La durée théorique de chantier est de 10 ans , si on se base sur l'expérience de l'EPR finlandais le retard expecté est de 12 ans donc l'EPR de Hinkley ne fonctionnera pas avant 2045 et d'ici cette date il peut se passer tellement d'événements plus ...

à écrit le 10/08/2022 à 7:15
Signaler
Comment une centrale construite en bord de mer pourrait elle manquer d'eau pour la refroidir ???

à écrit le 10/08/2022 à 0:14
Signaler
Plusieurs des prises de position de article posent pour le moins question. Ainsi, lorsqu'il indique que "les militants disent craindre que la zone prévue manque d'eau pour refroidir la centrale", cela supposerait un asséchement de l'océan Atlantique,...

à écrit le 09/08/2022 à 20:04
Signaler
Effectivement il faut absolument que les EPR en europe marche en angleterre, en finlande, en france à flamanville. Le recyclage du plutonium doit être absolument permanent car c'est totalement radiotoxique et ne sert à rien du tout. La logique d'arme...

à écrit le 09/08/2022 à 17:51
Signaler
Ça serait intéressant qu'un EPR British fonctionne avant le Français de Flamanville et surtout pour moins cher. A moins que le Royaume Uni n'en veut plus sous prétexte écolo.

à écrit le 09/08/2022 à 17:47
Signaler
Le système capitaliste est incapable de lutter contre le changement climatique. Seule la Chine communiste est capable de planifier à long terme son économie via une politique industrielle puissante et se sortira du CO2.

le 10/08/2022 à 0:00
Signaler
Sauf qu'une population Chinoise de 1,2 milliards d'individus aura fait beaucoup plus de dégâts à la planète que la faible population occidentale. La majorité des produits que nous achetons sont fabriqués là-bas. La Chine a surtout planifié de s'en me...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.