L'Agence des participations de l'Etat (APE) a indiqué mercredi avoir restitué au groupe Bouygues les actions du constructeur ferroviaire Alstom qui faisaient l'objet d'un prêt depuis juin 2014 et dont le gouvernement n'a pas souhaité exercer l'option d'achat.
"Conformément aux annonces faites le 26 septembre" par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, "l'Etat n'a pas exercé les options d'achat qu'il détenait sur les titres Alstom détenus par Bouygues", explique l'APE dans un communiqué.
L'Etat "a donc restitué les 43.825.360 actions Alstom concernées à Bouygues (le) 17 octobre, à l'expiration de la durée de prêt prévue contractuellement", poursuit l'APE.
Être présent au capital ne sert à rien, soutient Le Maire
Si l'Etat avait racheté les titres Bouygues, l'accord avec Siemens aurait capoté, expliquait le 11 octobre le ministre des Finances, Bruno Le Maire. Cette décision est donc un préalable au rachat d'Alstom par le conglomérat allemand Siemens, annoncé en septembre.
Au moment de sa confrontation avec Arnaud Montebourg, le 3 octobre, le ministre des Finances avait déjà clairement écarté l'idée que l'État entre au capital d'Alstom :
« Faire monter l'État au capital d'Alstom pour, mettons 15 %, c'est donner à l'État un strapontin pour observer des décisions auxquelles il ne participera pas.
Bouygues contrôle ainsi 28,2% du capital d'Alstom et s'est engagé à rester actionnaire jusqu'à l'assemblée générale extraordinaire qui entérinera le rapprochement avec Alstom, au plus tard fin juillet 2018.
Ce que Bouygues ferait de ses 2,2 milliards (s'il vendait...)
On se souvient que le 28 septembre, Philippe Marien, le directeur financier du groupe de BTP, de médias et de télécoms, avait déclaré, avec moult précautions oratoires, que, si le groupe sortait du capital, il utiliserait cette manne financière (quelque 2,2 milliards d'euros) pour développer ses trois secteurs porteurs : BTP, avec les besoins croissants en urbanisation et en infrastructures de transport ou d'énergie à travers le monde; télécoms, avec le boom de la data dans la téléphonie mobile; et médias, avec la demande en nouveaux contenus.
« Si nous étions vendeurs, je dis bien 'si', nous utiliserions en priorité les ressources pour soutenir nos trois secteurs d'activité. »
(avec AFP)
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