SNCF, quel avenir pour les trains Intercités ?

Après la remise du rapport du député Duron "pour définir les TET de demain", le gouvernement prendra des mesures définitives mi-2016. Selon le rapport, les mesures qu'il préconise permettrait de stopper la dérive des pertes de cette activité.
Fabrice Gliszczynski

Quel avenir pour les trains Intercités ? Après avoir reçu, ce mardi, le rapport sur la modernisation des TET (trains d'équilibre du territoire) de la commission présidée par le député Philippe Duron, le gouvernement a l'intention de prendre des mesures complètes pour redresser les "trains d'équilibre du territoire" (TET) d'ici au 30 juin 2016, une fois installé l'exécutif des nouvelles grandes régions. Et ceci parce que, "dans un certain nombre de régions, la problématique de l'harmonisation des TET et des TER va se poser d'une manière particulière", a expliqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies.

Aussi, alors que la convention entre l'Etat et la SNCF définissant les modalités d'exploitation des Intercités s'achève fin décembre, le gouvernement a l'intention de signer une convention temporaire pour couvrir l'année 2016 avant de négocier une convention pluriannuelle pour les années suivantes.

"Des propositions seront faites avant juin pour définir les bases de la convention", a précisé Alain Vidalies.

Ce dernier a assuré qu'il prendra en compte les recommandations du rapport Duron pour "définir les TET de demain".

MODERNISATION DE L'OFFRE

Ce rapport "considère que la modernisation de l'offre TET passe également par la pérennisation d'un modèle économique viable. Il importe ainsi de revoir la distribution des lignes entre TET et trains régionaux (TER), TET et TGV. La vocation des TET doit les amener à relier en priorité grandes villes et villes moyennes, en respectant des temps de parcours compétitifs par rapport à la route", explique Philippe Duron.

CONCURRENCE DE L'AUTOCAR

Le rapport recommande le transfert de certaines lignes aux autocars dont l'offre va se multiplier avec la loi Macron (Toulouse-Hendaye, Clermont-Ferrand-Béziers), la reprise des lignes qui se chevauchent avec les TER ou les TGV (Toulouse-Cerbère, Quimper-Nantes, Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice et Saint-Quentin-Cambrai), et le renforcement de celles "à haut potentiel" comme Paris-Limoges, Paris-Amiens, Nantes-Lyon, Bordeaux-Marseille ou Paris-Clermont-Ferrand avec un service cadencé à l'heure. Par exemple entre Paris et Clermont, le rapport préconise de passer de 8 à 12 aller-retour par jour.

La Commission recommande également de ne conserver que quatre lignes de trains Intercités de nuit, entre Paris et Briançon, Rodez, Toulouse et Latour-de-Carol, estimant qu'elles sont coûteuses et peuvent être substituées par des liaisons existantes, plus rapides par train ou avion, ou de nuit par autocar.

Pour autant, "il n'y a pas dans le rapport de desserte sans solution", fait remarquer Philippe Duron. S'il n'y a pas de solution de substitution, l'offre sera maintenue comme celle du "Cevenol" entre Clermont-Ferrand et Nîmes.

QUELS TRAINS POUR REMPLACER LES CORAIL?

Alain Vidalies a également confirmé le renouvellement du matériel roulant, dont les rames les plus anciennes frôlent les 40 ans, comme le demande la Commission Duron.

"La SNCF doit donc d'ores et déjà étudier les caractéristiques et les modalités d'acquisition du matériel roulant selon les mesures proposées par la commission", a indiqué Alian Vidalies.

Un investissement allant de 1,5 à 3 milliards d'euros, après les 500 millions déjà engagés par le gouvernement.

Le rapport prône par ailleurs l'expérimentation de l'ouverture à la concurrence (sous la forme de délégation de service public) pour les trains de nuit et des efforts de productivité de la SNCF au regard "de la dérive des charges de la SNCF qui ne peuvent permettre d'établir un modèle économique pérenne pour les TET, ce que l'on appelle l'inflation ferroviaire".

Pour Philippe Duron, l'application de ces mesures pourrait "stopper la dérive financière de la trajectoire des TET". Selon les prévisions du rapport, les pertes des Intercités pourraient être ramenées à 270 millions d'euros en 2025, contre un pic estimé de 400 millions en 2016.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 4
à écrit le 27/05/2015 à 13:07
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La question qui se pose est: Quel avenir pour la SNCF??

à écrit le 27/05/2015 à 12:16
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Seules quelques grandes lignes sont rentables , le reste pour le régional c'est le bus, et les voies désaffectées transformées en pistes cyclables. Par contre que deviendront les dizaines de milliers de salariés de la SNCF avec leurs syndiqués d'une ...

à écrit le 27/05/2015 à 10:17
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Quand on voit que pour un Reims-Marseille avec un changement à Culmont à l'aller et un changement à Toul au retour en train de nuit ça coûte 230 euros, on se dit que l'avenir de ces trains bien utiles à nombre de français est bien sombre .... Je ne p...

à écrit le 27/05/2015 à 10:05
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Il faut préserver et soutenir les moyens de transports moins polluants (trains) et agir contre la désertification humaine loin des villes et dans les zones rurales! Les avions doivent payer une amende 'réchauffement climatique' pour les vols nationau...

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