Aéroport de Marseille Provence : un premier conseil de surveillance douloureux

Les représentants de la CCI Marseille Provence et des collectivités locales viennent de claquer la porte du premier conseil de surveillance de la société aéroportuaire nouvellement créée.
À fin juin, en cumul sur le premier semestre, le trafic s’établissait à 3 928 384 passagers, soit une progression de 1,5 % par rapport à la même période de 2013. | Almodovar

Chausse-trappe ce mardi 22 juillet pour le premier conseil de surveillance de Aéroport Marseille Provence SA, la société aéroportuaire nouvellement créée. Une partie des 15 membres composant le conseil de surveillance - soit les quatre représentants de la CCI Marseille Provence (CCIMP) et les trois personnalités pour les collectivités locales - ont refusé de siéger, en réaction au mépris dont ils estiment faire l'objet, laissant seuls les huit représentants de l'État.

 

La CCI, gestionnaire depuis 1934

Pour rappel, l'aéroport Marseille Provence fait partie des plates-formes de province concernées par les lois aéroportuaires de 2004 et 2005, leur permettant de se transformer en sociétés anonymes, ouvrant ainsi la voie à une privatisation partielle des aéroports régionaux. Marseille Provence était jusqu'à présent géré en concession par la Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence. Société anonyme depuis le 1er juillet avec conseil de surveillance et directoire, la plate-forme aéroportuaire a désormais l'État au capital à hauteur de 60 %, aux côtés de la CCIMP (25 %) et des collectivités locales (15 %, dont 5 % par la Région, 5 % par le CG 13, 4 % par la communauté urbaine Marseille Provence Métropole et 1 % par la commune de Vitrolles). 

 

60 millions d'euros de trésorerie

Et hier encore, la CCI Marseille Provence et les collectivités locales ne disposaient "d'aucune information et visibilité sur la composition du conseil de surveillance et du directoire et de perspectives sur les grandes orientations stratégiques." Tandis que l'identité des huit représentants de l'État n'était pas toujours pas connue. Et c'est par un décret en date du 21 juillet 2014, donc hier, qu'ils ont été révélés.

Il y a une quinzaine de jours le président de la CCIMP Jacques Pfister, par ailleurs candidat pour la présidence du conseil de surveillance, avait indiqué : 

"Nous rappelons à l'État qu'on transmet une société avec 60 millions d'euros de trésorerie et que la dissolution de l'actuelle concession nous coûtera 20 millions d'euros en impôts. Ces réserves sont probablement les bienvenues. On sera vigilant sur l'utilisation qui en sera faite"

 

En attendant que l'État se retire

 "Cela traduit le mépris de l'actionnaire majoritaire pour cet outil et de son engagement pour l'émergence réussie d'une Métropole pour laquelle l'aéroport constitue un levier stratégique", a cette fois justifié le président de la chambre consulaire pour lequel le changement en société aéroportuaire n'est pas le plus capital : "quand l'État se retirera, là, l'affaire sera plus intéressante et nous nous positionnerons." La CCIMP fait valoir qu'elle avait anticipé sur cette étape en mettant en place "un conseil de développement, sorte de préfiguration du conseil de surveillance, invitant les collectivités locales" à plancher sur les orientations stratégiques de la future plate-forme.

 

Capacité d'autofinancement de près de 35 millions d'euros

En 2013, l'aéroport a dégagé un chiffre d'affaires de l'ordre de 130 millions d'euros (dont 50 % tirés des recettes extra aéronautiques, comme la restauration à hauteur de 18 millions d'euros et les parcs autos de 20 millions d'euros), en croissance de 4 % H.T par rapport à 2012 et présente une capacité d'autofinancement de près de 35 millions d'euros. 150 millions d'euros sont inscrits à son plan d'investissement sur la période 2013-2016 dont 30 millions d'euros en 2014, notamment pour l'extension de l'aérogare mp2 (+ 30 % de surfaces commerciales), qui sera livrée en octobre 2014.

La plate-forme a terminé l'année avec un trafic en retrait de 0,4 %, à 8 260 619 de passagers, dont 1,998 million pour le low cost (+ 9,6 %).  À fin juin, en cumul sur le premier semestre, le trafic s'établissait à 3 928 384 passagers, soit une progression de 1,5 % par rapport à la même période de 2013, dont 2,2 millions de passagers internationaux.  

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Commentaire 1
à écrit le 24/07/2014 à 16:29
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La répartition des retombées de la croissance indique que c'est Notre-Dame-des-Landes qui a le plus profité de l'augmentation des passagers. L'aéroport national a enlevé 108 pc (soit un gain de 1530 000 passagers pour atteindre 160,710 millions de vo...

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