Quand les candidats à l'Elysée jouent les cinéphiles

Après la musique, le cinéma. Comme certains l'avaient fait sur le site Deezer pour les chansons, les candidats à l'élection présidentielle ont livré sur la plateforme Allociné une liste de leurs films préférés. L'occasion de revenir sur leurs propositions concernant la régulation du piratage et l'offre culturelle légale sur Internet.
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Entre films d'auteurs, westerns, ou ?uvres engagées, les prétendants à l'Elysée affichent sur Allociné la liste de leurs films préférés. Certains avaient déjà fait de même avec une sélection de leurs chansons préférées sur le site de musique à la demande Deezer.

A moins d'une semaine du premier round, les dix concurrents affichent des goûts cinématographiques plutôt éclectiques, sans grande surprise, et sans privilégier systématiquement "l'exception culturelle". Etonnamment : pas de film sur la Pucelle d'Orléans chez Marine Le Pen, mais une "Passion de Jeanne d'Arc" chez Nicolas Sarkozy. Ce qui permet à ce dernier de citer son nouveau cinéaste favori, le Danois Carl Theodor Dreyer.

Le péplum de Kubrick, "Spartacus", met d'accord François Hollande et Philippe Poutou. Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) -tout comme celle de Lutte ouvrière Nathalie Artaud- font partie des rares à sélectionner des oeuvres pour leur message politique. Le premier classe ainsi "Les Temps Modernes" de Charlie Chaplin en première position quand la seconde cite "We want sex equality", l'histoire d'une grève menée pas des ouvrières dans une usine britannique au milieu des années 1960.

Pour d'autres candidats, le militantisme se révèle moins évident. François Bayrou opte ainsi pour plusieurs comédies, citant la gouaille des "Tontons flingueurs" ou bien l'humour absurde d'Ernst Lubitsch dans "To be or not to be", mais aussi "La Mélodie du Bonheur", "un bon exemple d'unité face aux difficultés", commente le candidat du Modem.

"Hadopi or not hadopi ?"

Cette liste de films préférée rendue publique sur le site est surtout l'occasion d'évoquer la Hadopi et de revenir sur leur proposition pour la régulation de l'offre culturelle sur Internet. Hormis son initiateur Nicolas Sarkozy, quasiment aucun des candidats ne soutient la mission de la Haute autorité pour la diffusion des ?uvres et la protection des droits sur internet. Seul François Bayrou n'y voit aucun inconvénient mais en préfère la deuxième mouture, "qui a au moins le mérite de prendre en compte l'intervention du juge".

François Hollande souhaite remplacer ce dispositif par un autre visant à "développer l'offre légale" et durcir les sanctions à l'encontre de ceux qui font commerce d'?uvre piratées. "Contre ces personnes-là, il n'y aura aucune tolérance", prévient le candidat PS. Ce dernier souhaite en outre créer une "exception culturelle au niveau européen" avec une série de réglementation décidées lors d'Assises européennes des industries culturelles.

La licence globale fait presque salle comble

Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, souhaite créer une redevance progressive selon les revenus pour rémunérer les artistes. Pour le candidat du Front de Gauche, fan de films américains, il s'agirait de taxer les fournisseurs d'accès à Internet et les supports de stockage numérique.

L'idée de mettre en place une sorte de "licence globale" consistant à faire payer les fournisseurs d'accès à Internet pour rémunérer les artistes et interprètes est partagée par le candidat de Debout la République Nicolas Dupont-Aignan, celui du NPA, Philippe Poutou et celle du Front national Marine Le Pen. Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) précise qu'il souhaite imposer aux fournisseurs d'accès à Internet une taxe de 2 euros par mois.

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