Demotivateur : le gros malin du web français

En trois ans, le site web de divertissement Demotivateur.fr est devenu un véritable phénomène des médias sociaux en France. Entre technologie, mise en valeur du partage et fidélisation de sa communauté, les raisons d'un succès.
Insolite, brièveté, humour, proximité ... autant de mots clés résumant le contenu des articles publiés sur Demotivateur.fr

30 millions de visites chaque mois, c'est presque autant que les sites web des Échos, de La Tribune et de Challenges réunis, selon le baromètre OJD du mois de septembre 2014. Le site Demotivateur.fr vient pour la première fois de révéler ses chiffres et ils sont assez bluffants.

Créé par trois étudiants français, à l'origine uniquement pour leurs camarades de classe, Demotivateur.fr est devenu en trois ans un rendez-vous incontournable du web pour les étudiants et les jeunes actifs. Se revendiquant comme le "1er média social de divertissement" en France, ce site internet publie chaque jour des nouvelles insolites, réconfortantes ou drôles. Le but assumé : remonter le moral de ses visiteurs. Défi relevé ?

40% du trafic provient des réseaux sociaux

Demotivateur.fr, au même titre que d'autres sites internet de divertissement comme 9GAG, Distractify.me ou le leader BuzzFeed, se présente comme un fil continu de nouvelles dont le partage sur les réseaux sociaux est grandement facilité. Conséquence immédiate : 4 visiteurs du site sur 10 proviennent des réseaux sociaux. S'il est possible à l'utilisateur de partager les nouvelles sur Twitter et Google Plus, c'est Facebook - sur lequel la page de Demotivateur.fr compte plus de 800.000 fans - qui est clairement favorisé.

Au total, le site affiche 3,2 millions de partages pour le mois de septembre d'après les chiffres Facebook Insights, soit plus d'un par seconde. Le compteur du nombre de shares (partages) figure d'ailleurs directement sous chaque article, jouant le rôle d'un véritable indicateur de popularité.

Des "histoires" soigneusement sélectionnées

Demotivateur.fr sélectionne avec soin ses nouvelles avant de les mettre en ligne. La technologie maison développée, nommée ViralCurator, identifie chaque seconde les sujets qui se partagent le plus sur les réseaux sociaux. L'équipe, composée de six membres - les trois directeurs inclus - sélectionne alors des articles sur les sujets les plus susceptibles de plaire aux visiteurs de Demotivateur.fr, dont près de 60% ont entre 18 et 34 ans selon les statistiques Facebook communiquées par le site.

Les nouvelles sont ensuite travaillées en interne, afin que leur aspect insolite et/ou positif ressorte particulièrement. Contacté par La Tribune, Michal Sikora insiste sur l'application avec laquelle les articles sont sélectionnés et rédigés :

"Contrairement à nos concurrents, nous publions généralement cinq nouvelles par jour. Mais nous les travaillons parfaitement afin qu'elles touchent la plus grande audience possible et plaisent à nos utilisateurs."

Le registre de langage utilisé - très oral, accessible - ne fait que favoriser encore plus l'effet viral de la nouvelle, qui a plus de chances d'être partagée par les lecteurs avec leurs amis sous cette forme.

Des millions d'ambassadeurs de marque en puissance

Cet art du buzz, dont semble disposer Demotivateur.fr, intéresse des marques comme Canal +, Red Bull et Orange qui souhaitent toucher une large communauté. Pour Michal Sikora :

"Ce qui intéresse les marques, c'est la capacité qu'a Demotivateur de fournir un contenu rédactionnel qui peut toucher rapidement des millions d'internautes. Nous essayons de mêler habilement des sujets qui plairont à nos utilisateurs tout en donnant une image très positive d'une marque, qui sponsorise alors notre article."

Le site s'inscrit en cela dans la droite ligne de Webedia, spécialiste de "brand publishing" qui possède notamment les sites PurePeople, PureMedia, Allociné, Jeuxvidéo.com.

  >> Voir aussi : "Avec Webedia, nous allons aider les marques à investir dans le digital"

Un modèle de financement "100% publicité", dans lequel l'éditorial prime

La publicité représente l'intégralité des revenus de la société Demotivateur, dont la création en tant que telle est récente (mai 2013). "Mais nous ne recourons pas à la publicité classique sous forme de bannières", tient à préciser Michal Sikora. Demotivateur intègre cependant des native adds dans la colonne de droite du site, des liens vers des marques dont le contenu se rapproche de ce que les lecteurs peuvent trouver dans le fil de nouvelles de Demotivateur.fr. Ceci toujours avec un même objectif : "plaire à l'utilisateur tout en plaisant aux marques". Un vrai challenge.

Pour l'instant, il semble que ce modèle de financement 100% pub réussisse à Demotivateur.fr, son président-fondateur indiquant ne pas avoir à ce jour le besoin de lever des fonds auprès d'investisseurs ou de plateformes de financement participatif (crowdfunding). Mais il se garde néanmoins de communiquer le chiffre d'affaires réel de sa startup...

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Commentaires 2
à écrit le 29/04/2020 à 10:48
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"Mise en valeur du partage", "fournir un contenu rédactionnel"... ce sont des euphémismes très drôles. L'activité de "démotivateur", c'est : pomper du contenu ailleurs, y apposer leur logo sans aucune forme de scrupule, et le republier pour le mon...

à écrit le 01/11/2014 à 22:01
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Mouimouimoui, bien vu. J'aurais bien aimé savoir ce qu'ils font des réclamations des auteurs, graphistes, et autres illustrateurs dont ils pompent le travail pour apposer leur logo par dessus.

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