Menacé de démantèlement, Facebook fait valoir sa lutte contre les faux comptes

Alors que les appels à démanteler Facebook se multiplient aux Etats-Unis et en Europe, le Pdg Mark Zuckerberg réplique avec des chiffres. Le plus grand réseau social au monde a annoncé jeudi avoir supprimé plus de trois milliards de faux comptes en six mois.
(Crédits : Reuters)

Mark Zuckerberg fait face aux critiques. Le co-fondateur et Pdg de Facebook a communiqué jeudi 23 mai les résultats d'une gigantesque opération de nettoyage sur le plus grand réseau social au monde. La plateforme est confrontée à la nette augmentation des tentatives de créations automatiques de comptes à des fins malveillantes. Facebook a mis en avant le chiffre vertigineux de plus de 3 milliards de faux comptes supprimés en six mois, et ce avant qu'ils ne deviennent actifs.

Dans le détail, Facebook a fermé 1,2 milliard de faux comptes au dernier trimestre 2018, puis quasiment le double, 2,2 milliards, au premier trimestre 2019, une "hausse due aux attaques automatisées d'acteurs malveillants (cherchant à) créer de larges volumes de comptes en même temps", explique le fleuron de la Silicon Valley. Des chiffres ahurissants à mettre en regard des 2,4 milliards d'usagers dits "actifs" de la plateforme.

Oter les "contenus nocifs", "empêcher les ingérences dans les élections, nous assurer que nous avons les bons outils de confidentialité", entre autres, sont "selon moi, les sujets de société les plus importants à l'heure actuelle" et "je ne pense vraiment pas que (...) démanteler l'entreprise va les régler", a assuré Mark Zuckerberg, lors d'une conférence téléphonique consacrée au sujet. "Nous existons dans un environnement très concurrentiel et très dynamique où de (nouveaux) services apparaissent constamment", a-t-il ajouté, rejetant toute accusation de monopole.

Plusieurs candidats démocrates à la présidentielle 2020 aux Etats-Unis comme Elizabeth Warren ou Bernie Sanders ont récemment appelé au démantèlement de Facebook et d'autres colosses technologiques qu'ils jugent trop puissants, voire monopolistiques. En réponse, Mark Zuckerberg a insisté sur l'importance du budget alloué au contrôle des contenus.

"Nous pouvons faire des choses que les autres (entreprises) ne peuvent juste pas faire". Sous-entendu : démanteler Facebook l'empêcherait précisément de lutter efficacement contre ces problèmes. Mi-mai, sa numéro deux Sheryl Sandberg avait agité un autre chiffon rouge en estimant qu'affaiblir Facebook pourrait surtout profiter aux groupes chinois.

Lire aussi : "Sacrifier la sécurité pour des clics" : un cofondateur de Facebook appelle à son démantèlement

Zuckerberg favorable à une "régulation d'Internet"

Mark Zuckerberg a cependant réaffirmé jeudi être favorable "à une régulation d'internet": "Je ne pense pas que les entreprises seules doivent prendre toutes les décisions sur ce qu'on peut voir ou non sur internet". La flambée de ces faux comptes automatisés n'est cependant pas si compliquée à enrayer. Selon Facebook, ces alias sont faciles à repérer par ses systèmes automatisés et il parvient à presque tous les supprimer avant qu'ils ne créent de "torts", comme un envoi massif de courriers indésirables par exemple.

Toutefois, le réseau social estime que 5% des comptes actuellement comptabilisés comme actifs sur la plateforme ne représentent pas une vraie personne ou une organisation. Plus difficiles à repérer, ils peuvent servir à relayer des campagnes de désinformation à des fins de manipulation politique, l'un des sujets qui empoisonnent Facebook. Le groupe annonce régulièrement des vagues de suppressions de comptes actifs jugés "inauthentiques".

Repérer les contenus litigieux avant leur propagation

L'ONG Avaaz, qui mène des actions de cybermilitantisme, a par exemple signalé à l'approche des élections européennes plus de 500 pages et groupes Facebook suivis par plus de 32 millions d'utilisateurs, soupçonnés de diffuser de fausses informations et des contenus haineux.

Dans son rapport publié jeudi, le réseau social a aussi détaillé les contenus qui enfreignent ses règles d'utilisation. Pour la nudité, la violence, le sexe, les spams, l'exploitation sexuelle des enfants ou la "propagande terroriste", Facebook affirme détecter plus de 95% des contenus avant qu'un usager ne les lui signale. En revanche, cette proportion tombe à 65% pour les propos "haineux" (racisme, antisémitisme par exemple) et même à 14% pour le harcèlement, plus difficiles à trouver. Le groupe souligne néanmoins qu'il ne repérait que 38% des discours de haine au premier trimestre 2018.

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Commentaires 3
à écrit le 24/05/2019 à 21:24
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Il faut savoir que le co-fondateur de Facebook,Chris Hughes, a lui-même appelé à démanteler facebook. Alors que les sanctions contre huawei mettent en lumière le danger que posent la dépendance au GAFA, la question doit se poser. Et ce, d'autant pl...

à écrit le 24/05/2019 à 13:02
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Monsieur Zuckerberg ... et Mme Sandberg: 1 - Ce que vous nous révélez ici n'est pas le résultat d'une lutte efficace contre la cybercriminalité mais l'aveu d'un cuisant échec à dissimuler la vérité. Cette performance de 3 milliards de poissons dan...

à écrit le 24/05/2019 à 12:58
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"Alors que les appels à démanteler Facebook se multiplient aux Etats-Unis et en Europe" MZ serait responsable du fait qu'il y ai des crétins partout ? Qui demande ce démantèlement ? Pas les internautes en tout cas à part les bénis oui oui utiles m...

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