Erik Izraelewicz proposé pour prendre la tête du "Monde"

L'ancien directeur de la rédaction des Echos puis de La Tribune serait un bon compromis entre les souhaits des nouveaux actionnaires (qui penchaient pour un dirigeant venu de l'externe) et ceux des journalistes (qui devraient être rassurés par les quinze ans qu'Erik Izraelewicz a passé au quotidien du soir).

De manière inattendue, c'est finalement Erik Izraelewicz qui a été proposé lundi comme nouveau directeur du Monde. Il a été le seul retenu parmi la quinzaine de candidats auditionnés depuis deux semaines. Sa nomination doit maintenant être approuvée par au moins 60% des journalistes du quotidien, qui voteront le 10 février.

Erik Izraelewicz (56 ans) est diplômé de HEC mais n'est pas, contrairement à certaines rumeurs, de la même promotion que DSK. Il a travaillé au Monde de 1986 à 2000, puis a rejoint Les Echos.

Devenu directeur de la rédaction du quotidien économique, il s'opposera - mais en vain - à son rachat par LVMH. Alain Weill le débauchera alors en février 2008 pour prendre la tête de La Tribune, où il lancera la nouvelle formule en octobre 2008. Il a quitté La Tribune à l'été 2010, suite à la revente du journal par Alain Weill à sa directrice générale Valérie Decamp. Il avait alors été approché pour s'occuper de l'économie au Monde par l'ancien directeur Eric Fottorino, mais ce dernier a été débarqué depuis, juste après le rachat par les nouveaux propriétaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse ("BNP").

Le profil d'Izraelewicz a convaincu les nouveaux actionnaires, qui désiraient un homme venu de l'extérieur afin de redynamiser le journal. Initialement, la Société des rédacteurs du Monde (SRM) penchait plutôt pour un candidat venu de l'interne. La favorite était la directrice actuelle de la rédaction, Sylvie Kauffmann, mais celle-ci n'enthousiasmait apparemment pas le trio BNP, et aurait de surcroît réalisé une audition très mitigée, alors que celle d'Izraelewicz a été jugée "très bonne". Quant à tous les autres candidats, même si certains avaient leurs supporters, "aucun n'était capable de réunir 60% des voix", dit un proche du processus.

Toutefois, l'élection pourrait être perturbée par le mécontentement croissant des journalistes vis-à-vis des mesures d'économies drastiques imposées par les nouveaux propriétaires du groupe de presse. Dernière en date : la réduction du nombre d'exemplaires du journal distribués aux salariés, "une économie humiliante de bouts de chandelle", selon les syndicats.

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