David Larramendy succède à l'emblématique Nicolas de Tavernost à la tête du groupe M6

Ancien patron de la régie publicitaire de M6, ce dernier aura pour principal défi de faire basculer le groupe dans l'audiovisuel de demain, alors que les jeunes se détournent de la télé traditionnelle, au profit des réseaux sociaux et des plateformes type Netflix.
Annoncée le 13 février, la nomination de David Larramendy, 50 ans, a été entérinée ce mardi par le conseil de surveillance, après l'Assemblée générale.
Annoncée le 13 février, la nomination de David Larramendy, 50 ans, a été entérinée ce mardi par le conseil de surveillance, après l'Assemblée générale. (Crédits : Reuters)

Les grandes manœuvres continuent au sein du groupe M6. David Larramendy, qui dirigeait la régie publicitaire de M6, a été officiellement nommé président du directoire du groupe audiovisuel mardi. Il remplace le très médiatique Nicolas de Tavernost, qui a tenu la barre au sein de la chaîne pendant 37 ans.

Ce dernier, 73 ans, dirigeait M6 depuis sa création en mars 1987, d'abord comme adjoint du premier PDG Jean Drucker puis comme patron depuis 2000. Le groupe possède notamment la chaîne télé du même nom et la radio RTL.

Passé par la banque d'affaires et le e-commerce

Annoncée le 13 février, la nomination de David Larramendy, 50 ans, a été entérinée ce mardi par le conseil de surveillance, après l'Assemblée générale, a indiqué le groupe dans son communiqué de résultats du premier trimestre. Le cadre dirigeait la régie publicitaire du groupe depuis fin 2014.

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Il est entré à M6 en 2008, après avoir notamment travaillé pour le site internet marchand « Mistergooddeal » au début des années 2000, puis pour la banque d'affaires Goldman Sachs à Londres. A la direction générale de M6 Publicité, il est remplacé par Hortense Thomine-Desmazures, qui était jusque-là directrice générale adjointe en charge du digital, de l'innovation et du marketing.

Un défi : faire basculer M6 dans l'audiovisuel de demain

Son principal défi sera de faire basculer le groupe M6 dans l'audiovisuel de demain, alors que les jeunes se détournent de la télé traditionnelle, au profit des réseaux sociaux et des plateformes type Netflix.

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Forte d'émissions à succès comme « Top chef », « L'amour est dans le pré » ou la dernière venue, « Le juste prix », M6 accélèrera sur la télévision à la demande en lançant en mai sa nouvelle plateforme de streaming gratuit, M6+, qui va remplacer l'actuelle, 6Play.

Un dernier chiffre d'affaires en hausse

Au premier trimestre 2024, le groupe audiovisuel a réalisé un chiffre d'affaires de 322,3 millions d'euros, contre 313 l'année précédente, a-t-il indiqué dans son communiqué de résultats. « Porté par la reprise du marché publicitaire TV », son chiffre d'affaires publicitaire est en hausse de 2%, à 252 millions d'euros.

Outre la chaîne historique M6, le groupement de médias compte dans son giron les stations RTL, RTL 2, Fun Radio, et les chaînes W9, Teva, Paris Première ou encore la chaîne pour enfants Gulli. Sous la direction de Tavernost, des émissions à succès comme « Top chef », « Pékin express », « Loft story », première émission de télé-réalité française.

La tâche de succéder à un patron emblématique

Sous la direction de Nicolas de Tavernost, celle qui était appelée à ses débuts la « petite chaîne qui monte » a innové et s'est diversifiée, atteignant des niveaux de marge record à plus de 20%. Mais sans réussir à dépasser les 10% de part d'audience mensuelle, derrière TF1 et France 2. Le dirigeant emblématique a toujours défendu les intérêts d'une chaîne d'abord à dominante musicale, devenue généraliste, puis groupe de médias.

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« Ce qui paye, c'est la constance du pilote, totalement à l'écoute de ses actionnaires successifs », saluait en 2021, auprès de l'AFP, à propos de Nicolas de Tavernost, l'expert des médias Jean-Clément Texier. Même si au lieu de « tenter de faire émerger un puissant Bertelsmann en France, il a voulu rester dans son couloir, à défendre son cours de bourse, son dividende et ses résultats ». « Plus on dit qu'il est pingre ou grippe-sou, plus ça lui fait plaisir », relevait aussi l'expert.

Malgré ses nombreux succès à la tête de la chaîne, le patron charismatique a aussi connu des revers. Son plus grand restera l'échec de la fusion entre TF1 et M6. « Une occasion ratée de faire un grand groupe français qui réunissait les compétences de deux grands groupes privés », avait confié le tycoon des médias au micro de BFM Business en novembre dernier.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 24/04/2024 à 9:02
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On voit mal comment la télé soumise à des impératif marchands et idéologiques pourrait concurrencer internet. Quand vous voyez comme les GAFAM ont absorbé en quelques années le business de la publicité mondiale...

à écrit le 23/04/2024 à 20:43
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M6 Rest In Piss...

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