Samsung, roi hégémonique d'Android

Le sud-coréen pèse 40% des ventes des smartphones équipés du logiciel de Google, selon les derniers chiffres du cabinet Gartner. Mais en Chine les acteurs locaux prennent une place de plus en plus importante.
Présentation par Samsung de son nouveau Galaxy SIII début mai à Londres. Copyright AFP.

C'est le sacre suprême de Samsung. Le constructeur sud-coréen s'impose comme le leader du marché de la téléphonie mobile, devant Nokia, avec ses 86,5 millions d'appareils écoulés, de celui des smartphones, devant Apple, avec 38 millions d'exemplaires vendus, mais aussi de tous les fabricants portables sous Android, le logiciel de Google devenu numéro un. Et de très loin, selon les derniers chiffres du cabinet Gartner. Les smartphones de Samsung, toute la gamme des Galaxy S, ont en effet représenté « plus de 40% des ventes de smartphones sous Android dans le monde au premier trimestre » relève le cabinet. « Surtout, aucun de ses concurrents ne s'approche des 10% de part de marché. Samsung est le leader sur Android depuis plusieurs trimestres mais il a clairement creusé l'écart avec HTC et Sony, qui ont reculé faute de nouveautés » observe Anshul Gupta, l'analyste spécialiste du secteur chez Gartner.

Contre la banalisation des smartphones, la différenciation devient difficile
Samsung s'impose donc comme le moteur de croissance d'Android. Le système d'exploitation pour mobile de Google a atteint, en grande partie grâce au sud-coréen, une part de marché de 56,1% dans l'univers des smartphones au premier trimestre, son plus haut niveau. Celui de l'iPhone, iOS, cède un peu de terrain par rapport au quatrième trimestre de 23,8% à 22,9%), mais progresse en un an, tandis que celui de Nokia, Symbian, qu'il est en voie d'abandonner, s'effondre à 8,6%. Les experts de Gartner relèvent que « le marché des smartphones est en train de se banaliser de façon très vive. C'est particulièrement vrai pour les appareils sous Android, où le mouvement est en marche et où les acteurs ont de plus en plus de mal à sortir du lot » considère Anshul Gupta. « Pour se différencier dans le haut de gamme, il faut combiner à la fois les spécifications matérielles et un écosystème d'applications et de services. C'est pourquoi la propriété intellectuelle et les brevets sont devenus si importants, comme on le voit dans la bataille Samsung-Apple » décrypte l'analyste.

L'immense potentiel du marché chinois
En revanche, « dans le milieu et le bas de gamme, le prix devient de plus en plus le seul élément différenciant. » Il craint que cela ne s'aggrave et mène à « un durcissement de la concurrence, une baisse de la rentabilité et un éparpillement des parts de marché » avec l'arrivée de nouveaux acteurs chinois comme Meizu et Yulong, et la domination des constructeurs locaux, comme Huawei, ZTE, TCL, sur ce marché chinois qui vient de s'imposer au premier trimestre comme le numéro un pour les ventes de smartphones en volume, devant les Etats-Unis. Il devrait s'y vendre 120 millions de téléphones multifonctions cette année, un quasi doublement. Sur l'ensemble du marché mondial des mobiles, toutes catégories confondues, ZTE est déjà quatrième, derrière Apple et devant LG, Huawei est sixième, devant RIM (BlackBerry), Motorola, Sony et HTC. Samsung est leader des smartphones en Chine depuis plusieurs trimestres et il est devenu le numéro un sur tout le marché, devant Nokia, qui en a longtemps fait son bastion. Mais en parts de marché cumulées, les acteurs chinois dépassent les 20% de Samsung sur le segment des smartphones. Et ces acteurs se lancent de plus en plus à l'assaut des marchés matures. Mais la croissance explosive du marché en Chine profite à presque tous les acteurs, y compris à Apple - c'est devenu son deuxième pays, avec 5 millions d'iPhone écoulés, derrière les Etats-Unis. Et il reste un immense potentiel : le taux de pénétration des smartphones en Chine n'est que de 5%...
 

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Commentaires 4
à écrit le 16/05/2012 à 15:43
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La valeur boursière de Samsung Electronics a fondu de 10 milliards de dollars (7,87 milliards d'euros) mercredi en séance, après une information de presse selon laquelle Apple avait préféré placer de grosses commandes de puces auprès d'Elpida, son ...

à écrit le 16/05/2012 à 15:33
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Android n'est pas un logiciel...

le 17/05/2012 à 11:21
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En partie dans la mesure ou on différencie le hardware du software, ainsi un OS est assimilable à du "logiciel".

à écrit le 16/05/2012 à 15:28
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Yulong...un peu dépassé non? Xiaomi est une entreprise à suivre en Chine au niveau des portables, avec son MI-One qui se vend comme des petits pains http://www.bloomberg.com/news/2012-02-15/xiaomi-s-amazon-tack-to-iphone-fight-may-mean-3-years-of-los...

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