Gemalto met le turbo dans les puces sans contact

Le groupe français vient d'être choisi par Vodafone au niveau mondial et par T-Mobile en Pologne pour déployer des services NFC reposant sur la carte SIM. Il espère un décollage significatif dans plusieurs pays dont la France en 2013.
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Finis les tests, bientôt du paiement sans contact pour de vrai? Gemalto veut y croire. Le fabricant français de cartes à puces (de droit néerlandais) vient d'annoncer coup sur coup deux contrats importants avec des opérateurs de premier plan dans la technologie NFC pour « Near Field Communication » (« communication en champ proche »). D'une part avec le géant britannique Vodafone, qui l'a choisi pour un déploiement de services de paiement mobile au niveau mondial (en Europe pour commencer) : Gemalto fournira des cartes SIM équipées de la technologie NFC et une plateforme logicielle de sécurisation des transactions. Ce contrat pluriannuel, dont le montant n'a pas été dévoilé, prévoit des engagements sur des volumes et pourraient à terme concerner « des centaines de millions d'abonnés dans tous les pays » où Vodafone est présent. D'autre part, Gemalto vient de signer avec l'allemand T-Mobile, la filiale de Deutsche Telekom, pour le « premier lancement paneuropéen de services NFC » avec un déploiement initial en Pologne.

La Pologne, un marché précurseur
Gemalto a fourni à l'opérateur polonais PTC (filiale de Deutsche Telekom après un long bras de fer juridique avec Vivendi) une solution complète comprenant les cartes SIM NFC, la plateforme de sécurisation et une application de « portefeuille mobile » pré-installée sur les téléphones permettant d'utiliser toute une gamme de services sans contact : paiement, transport, parking, billets électroniques, cartes de fidélité, etc. « La Pologne est un marché précurseur du paiement sans contact : il y a déjà plus de 10 millions de cartes bancaires sans contact en circulation et plus de 20% du parc des terminaux de paiement sont NFC » souligne Philippe Vallée, directeur de la division télécoms de Gemalto. L'opérateur polonais, qui compte 14 millions d'abonnés, entamera la migration à l'échelle nationale des cartes SIM d'ici à la fin de l'année. Orange Polska, la filiale polonaise de l'opérateur français, va lancer aussi en novembre le service de paiement mobile sans contact Orange Cash avec MasterCard et mBank, visant « des centaines de milliers de consommateurs » l'année prochaine.

La concurrence du Passbook d'Apple et du Google Wallet
« Le NFC a longtemps été une industrie de pilotes, d'expérimentations, qui ne rapportait pas grand-chose mais coûtait de l'argent. On entre dans la phase de déploiement commercial. Certains opérateurs ont déjà acheté des millions de cartes NFC, au Japon, en Corée du Sud. Cette année, l'ensemble du secteur en a livré quelques dizaines de millions, contre quelques millions en 2011 » observe Philippe Vallée. Le numéro un mondial des cartes à puces s'estime « relativement en avance » sur ses concurrents dans le NFC du fait des importants investissements réalisés en particulier dans la partie logicielle. Le directeur de la division télécoms prédit « qu'on assistera au décollage significatif du NFC en 2013, en nombre de cartes SIM actives et en nombre de transactions, dans plusieurs pays dont les Etats-Unis, Singapour, la France, la Pologne et le Royaume-Uni.» En France justement (1 million d'équipés en téléphones NFC Cityzi à fin juin), Gemalto considère que son partenaire Orange a plusieurs trimestres d'avance sur les autres opérateurs européens car après avoir commencé le déploiement national des cartes SIM NFC, il est en phase d'interconnexion, d'interopérabilité avec des banques, BNP Paribas et Crédit Agricole, et des transporteurs régionaux, comme Transdev : le modèle choisi est celui de la location par l'opérateur à des prestataires de services d'un espace sécurisé sur la carte SIM. Il reste à mettre en place l'écosystème, à l'heure où des solutions alternatives sont poussées par Apple avec son Passbook sur l'iPhone ou Google avec son Wallet sur les téléphones sous Android. Gemalto est d'ailleurs en procès avec Google et son Android, qu'il accuse (ainsi que les constructeurs de smartphones sous Android HTC et Samsung) d'enfreindre ses brevets sur les technologies d'applications pour cartes à puces (Java Card) : l'audience est prévue en mars ou avril 2013 à Austin, au Texas.
 

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