Yahoo ! : la vente à Verizon approuvée, avec des suppressions d'emplois à la clé

L’opération, qui devrait être conclue le 13 juin prochain, voit l’ex-fleuron du web tomber dans le giron de l’américain Verizon pour la somme de 4,48 milliards de dollars après plusieurs mois de tractations. Dans la foulée, 2.000 emplois devraient être supprimés, notamment aux Etats-Unis.
L'accord déjà approuvé par les actionnaires de Verizon et désormais ceux de Yahoo a été scellé pour près de 4,5 milliards de dollars.

C'est désormais chose faite. Les actionnaires de Yahoo! ont donné leur accord au rachat des activités Internet du groupe par l'américain Verizon Communications. Cette opération, qui doit être officiellement conclue le 13 juin prochain, a été entérinée ce jeudi lors d'une réunion exceptionnelle des actionnaires qui s'est tenue en Californie.

Le prix sur lequel les deux compagnies se sont mises d'accord est d'un peu moins de 4,5 milliards de dollars, un investissement que Verizon a bien l'intention de rentabiliser. En effet, la saturation du marché des télécoms outre-atlantique force les opérateurs à diversifier leurs secteurs d'activité notamment dans la publicité.

Un contexte plus favorable

Les discussions ont débuté  il y a presque un an entre Verizon, qui affichait publiquement son intention de se développer et Yahoo!, un groupe qui est en difficulté depuis plusieurs années face à Google ou Facebook. Les négociations n'ont pas été simples et certains épisodes ont même mis en péril l'opération avant que les deux entreprises ne parviennent à se mettre d'accord.

Il faut dire que ces derniers mois ont été plutôt favorables à Yahoo! qui a renoué avec les bénéfices au quatrième trimestre 2016 avec un bénéfice de 162 millions de dollars. Une tendance confirmée en début d'année puisque le groupe, lors de la publication des résultats pour le premier trimestre 2017, affichait un bénéfice net de 99 millions de dollars.

 Après l'annonce des actionnaires, le cours de l'action Yahoo! est reparti à la hausse pour fermer à 55,71 dollars, un prix qu'elle n'avait pas atteint depuis 2015. Du côté de Verizon, l'annonce n'a pas semblé inquiéter les investisseurs puisque l'action est restée stable à 46,40 dollars sur les trois derniers jours.

Une vente reportée et à moindre coût

Le géant américain Verizon avait fait part de son désir d'acquérir les activités Internet d'AOL à l'été 2016 en mettant près de 5 milliards de dollars sur la table. Le Pdg du groupe, Lowell McAdam expliquait alors voulu créer "un groupe international de médias de premier rang et aider à accélérer nos revenus dans la publicité en ligne" avec des services tels que Yahoo News et Yahoo Mail.

Seulement, entre temps, les révélations sur les multiples piratages dont Yahoo! a été victime depuis 2013 ont quelque peu mis à mal le bon déroulement des négociations. Après cela, Verizon avait annoncé "évaluer l'impact" de ces événements avant de commenter sur la poursuite ou non des négociations.

Ces différents éléments ont finalement permis à Verizon de faire pression sur Yahoo! pour obtenir un prix moins élevé que celui proposé au début des négociations. Ainsi, la somme de 4,83 milliards de dollars, qui était sur la table en juillet dernier, a connu une baisse de 350 millions de dollars pour se fixer à un peu moins de 4,5 milliards de dollars.

 Des suppressions d'emplois prévues

Après l'annonce faite à l'issue d'une réunion d'actionnaires, qui a lieu hier, une source proche de Verizon affirmait que le groupe prévoyait un plan de licenciements important. Cette même source déclarait ainsi à Reuters que ces coupes dans la masse salariale toucheraient l'entité obtenue après la fusion entre Yahoo! et AOL, déjà racheté en 2015 par le géant des télécommunications.

2.000 emplois seraient ainsi supprimés au sein de l'entreprise née de cette fusion, baptisée Oath et dirigée par Tim Armstrong, l'actuel Pdg d'AOL. Ces suppressions d'emplois concerneraient surtout des postes basés en Californie et représenteraient une réduction des effectifs de près de 15% de la masse salariale totale, qui est de 14.000 personnes.

Pour Verizon, ces suppressions d'emploi se justifient par le fait que, lors de la fusion, certains postes identiques se retrouveront en concurrence et que leur suppression vise à réduire les coûts de fonctionnement de la nouvelle entreprise.

Yahoo!, sous la direction de Marissa Mayer, par ailleurs sur le départ, avait déjà diminué de près de moitié le nombre de ses employés ces cinq dernières années. Le dernier plan de licenciements, qui remonte à novembre dernier et avait été présenté comme une nécessité pour se vendre, avait vu 500 personnes quitter l'entreprise.

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