Renégociation de prêt immobilier : UFC-Que Choisir dénonce les pratiques bancaires

Une étude de l'association de consommateurs pointe du doigt la mauvais volonté des banques au moment des renégociations de prêts immobiliers.
Hugo Baudino
La renégociation peut faire économiser beaucoup d'argents à l'emprunteur, encore faut-il que la banque se montre coopérative...

Malgré une légère remontée au premier trimestre 2017, les taux d'intérêts des prêts immobiliers restent à un niveau historiquement bas, ce qui permet aux consommateurs de "réaliser de substantielles économies en renégociant leur crédit immobilier", comme le rappelle une étude de l'UFC-Que Choisir publiée ce mercredi. Bémol : ces opportunités s'opposent trop souvent aux "nombreux pièges des banques pour limiter les renégociations", dénoncés par l'association de consommateurs dans cette même étude. Aux premiers rangs desquels figurent "les comportements dilatoires, la gestion calamiteuse des dossiers ainsi que l'inflation galopante des tarifs".

Depuis 2010, l'association a été saisie de 2.700 litiges en lien avec le crédit immobilier, dont près d'un tiers porte plus spécifiquement sur la question des renégociations, détaille l'étude. L'association a passé au crible 493 de ces litiges provenant à la fois d'un appel à témoignage et d'un échantillon aléatoire prélevé sur les dossiers traités par les antennes locales de l'UFC-Que Choisir. A l'issue de cette enquête, il ressort que près de la moitié des litiges (44%) portent sur les conditions de rachat de crédit par une autre banque, près d'un tiers sur des réaménagements de contrats au sein de la même banque et un quart sur le montant des frais imposés aux clients pour les renégociations.

"Bien conscients que le temps joue en leur faveur, puisque la renégociation est d'autant plus rentable (pour les clients, ndlr) qu'elle est effectuée rapidement, les établissements bancaires cherchent tout d'abord à gagner du temps", notamment en tardant à envoyer certains documents ou une réponse aux clients, pointe l'étude.

Gestion calamiteuse et flambée des frais annexes

Autre motif de grief, la gestion "parfois calamiteuse" de certains dossiers par les banques, ajoute UFC-Que Choisir, affirmant que de "nombreux consommateurs doivent s'acquitter de sommes non prévues ou non expliquées" ou encore d'indemnités indues en cas de renégociation pour cause de mobilité professionnelle ou de perte d'emploi. L'association met par ailleurs en cause "l'inflation galopante des frais" annexes imposés aux clients par les banques, avec notamment une hausse de 18% entre 2012 et 2017 du coût des avenants.

"Il apparaît impératif que les attitudes des établissements bancaires changent dans le but de permettre aux consommateurs d'obtenir des gains de pouvoir d'achat en faisant jouer la concurrence", écrit l'UFC-Que Choisir, qui appelle les autorités de la concurrence et de supervision à davantage de contrôles pour s'assurer que les banques respectent leurs obligations contractuelles. Elle demande par ailleurs au ministère de l'Economie d'encadrer plus strictement les renégociations pour favoriser la transparence et stimuler la concurrence.

>> Lire aussi Crédit immobilier : la renégociation revient en force

(avec AFP)

Hugo Baudino

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Commentaire 1
à écrit le 25/06/2017 à 13:15
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Une renégociation pour cause de mobilité professionnelle n'existe pas. C'est de la désinformation de la part de cette association de consommateurs.

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