Après avoir été réservé à la baisse à l'ouverture du marché, le titre Oberthur a clôturé en chute de 6,03% à 4,83 euros à la Bourse de Paris. Les investisseurs sont inquiets de l'avenir des acteurs du secteur de la carte à puces. Car en deux jours, Gemalto, le leader mondial de la sécurité par carte à puce et aujourd'hui Oberthur, leur ont donné des raisons de se faire du souci. Oberthur subit donc les foudres des investisseurs, qui hier ont sanctionné lourdement les mauvaises performances de son concurrent Gemalto au premier semestre 2006 et son absence de perspectives d'amélioration au second semestre (voir ci-contre).

Comme Gemalto, Oberthur fait les frais d'une conjoncture difficile. Le groupe a annoncé ce matin des résultats semestriels inférieurs aux attentes des analystes financiers. Le groupe a enregistré un bénéfice net en dégringolade de 91,9% à 1,3 million d'euros au premier semestre 2006. Un ralentissement du marché des cartes de paiement, l'un des métiers traditionnels d'Oberthur, ainsi qu'une chute des prix de vente des cartes à puces et une érosion des marges expliquent cette baisse. Le résultat d'exploitation est en recul de 84,3% à 4,1 millions d'euros au premier semestre 2006 contre 26,1 millions d'euros au premier semestre 2005. Conformément à ce que la société avait annoncé lors de la publication du chiffre d'affaires du deuxième trimestre 2006, la marge opérationnelle a aussi connu une forte dégringolade. Elle est tombée à 1,7% au premier semestre 2006 contre 10,9% il y a un an. Seul le chiffre d'affaires est en croissance de 2,3% sur un an, à 244,7 millions d'euros.

L'activité a été très dynamique en Amérique du Nord, où le chiffre d'affaires a progressé de 34,6% à 66,1 millions d'euros au premier semestre 2006, et en Asie où le chiffre d'affaires est en croissance de 29,2% à 15,3 millions d'euros. Il est à l'inverse en baisse de 15,9% en Europe, à 117 millions d'euros. Cette dernière région du globe représente près de 48% du chiffre d'affaires total du groupe.

Pour les prochains mois, Oberthur prévoit un redressement du résultat d'exploitation dès le second semestre 2006, tandis que la marge opérationnelle devrait se redresser en 2007, et retrouver ses niveaux de 2004-2005. Le groupe enregistrait alors des marges de 9 à 10%.