E.ON lance une contre-offre de 29,1 milliards d'euros sur Endesa

Le groupe de services et d'énergie allemand contre-attaque sur l'Espagnol Endesa, qui fait l'objet d'une offre d'achat controversée de la part de son compatriote Gas Natural. La contre-offre de 27,50 euros par titre est faite entièrement en numéraire. Elle valorise la totalité d'Endesa, dettes et intérêts minoritaires compris, à 55,2 milliards d'euros. L'offre pourrait toutefois poser des problèmes de concurrence.

Ce n'est pas RWE, mais E.ON qui jette un pavé dans la mare en annonçant ce matin une contre-offre sur le groupe espagnol d'énergie Endesa. Alors qu'hier (voir ci-contre) des rumeurs faisaient état d'une possible offre de la part du groupe allemand RWE, c'est son compatriote E.ON qui offre 29,1 milliards d'euros (27,50 euros par titre) pour mettre la main sur le premier groupe d'électricité espagnol. Y compris la dette d'Endesa, la valorisation du groupe est de 55,2 milliards d'euros, précise E.ON dans un communiqué.

Cette offre, qu'E.ON espère boucler en milieu d'année 2006, est soumise à condition, avec notamment l'obligation pour l'Allemand de réunir au moins la moitié du capital d'Endesa (50,01%).

L'Allemand vient donc contre-carrer les plans de Gas Natural, en Espagne, qui avait lancé une offre controversée sur Endesa, fixée à 22,7 milliards d'euros, en cash et en actions. Gas Natural a lancé son OPA sur la totalité d'Endesa en septembre 2005, proposant 7,34 euros en numéraire et 0,569 action Gas Natural. Une offre à laquelle Endesa est opposée et que le groupe n'a eu de cesse de repousser depuis son lancement.

L'annonce d'E.ON intervient quelques jours après le feu vert du gouvernement sur l'offre de Gas Natural, accordée toutefois sous condition. Endesa, qui s'était empressé de déclarer qu'il allait faire appel à cette décision, considérant l'offre de Gas Natural comme hostile, trouve avec E.ON un chevalier blanc prêt à payer totalement en cash. E.ON s'attend d'ailleurs à ce qu'Endesa réponde favorablement à son offre. "Nous avons eu des réunions (avant de lancer notre offre) avec la direction d'Endesa. L'atmosphère était amicale. Nous nous attendons à ce que la réaction de la direction d'Endesa soit également amicale", a commenté le président d'E.ON, Wulf Bernotat, lors d'une conférence téléphonique. Pour sa part, Gas Natural pourrait avoir à revoir sa copie.

Reste que tout n'est pas joué. Gas Natural pourrait recevoir le soutien du gouvernement espagnol, qui a fait savoir qu'il disposait d'un droit de véto pour s'opposer à l'acquisition d'Endesa par E.ON. En outre, l'offre d'E.ON risque de ne pas plaire aux autorités européennes de la concurrence. "L'offre va être décortiquée par l'Union européenne sur le terrain de la concurrence. Cela mènera à de long mois d'attente pour avoir une autorisation", expliquent les analystes de Dresdner Kleinwort Wasserstein. "L'offre d'E.ON est surprenante à nos yeux, ajoutent-ils, critiquant la forte valorisation d'Endesa. "Nous sommes défavorables à une surenchère de la part de Gas Natural, mais il est clair que le marché n'attend que cela", concluent les spécialistes.

En Bourse, l'action Endesa a été suspendue à Madrid, à la suite de cette annonce. Mais à la reprise de cotation, plus tard dans la matinée, le titre s'est envolé. A la clôture, il gagne 8,12%, à 27,55 euros. E.ON affiche de son côté une hausse de 2,34% en fin de journée à 95,63 euros, à Francfort, après avoir ouvert en baisse de 1,07%.

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