C'est le sens de l'Histoire. Après la musique, Apple pourrait s'intéresser au cinéma. Toujours avec le même objectif: vendre le plus de matériel possible. Selon l'hebdmadaire professionnel Variety, le constructeur à la Pomme a entamé des discussions avec la plupart des grands studios hollywoodiens afin de proposer le téléchargement de films sur son jukebox numérique, l'iTunes.

Le patron d'Apple, Steve Jobs, aurait l'intention de vendre les films pour 9,99 dollars, alors que les patrons de studios préfèreraient aligner les tarifs sur ceux des DVD, qui vont de quelques dollars à 19,99 dollars, voire plus. Ces derniers ne veulent pas risquer de cannibaliser les ventes de DVD, qui, bien qu'elles soient en perte de vitesse, représentent encore une part conséquente des bénéfices d'un film.

A l'instar de la musique, la distribution en ligne est un passage obligé, voire un nouveau relais de croissance pour le cinéma, même s'il se développe plus tardivement. Les studios hollywoodiens ont déjà pris le train d'Internet, via des sites tels que MovieLink ou CinemaNow. Warner Bros a dernièrement annoncé qu'il avait passé un accord avec le site de téléchargement peer-to-peer (PtoP, ou entre ordinateur sans passer par un serveur central), BitTorrent, pour vendre ses films. BitTorrent, qui a développé une technologie de PtoP de fragmentation de fichiers permettant un téléchargement rapide, était jusque là un site particulièrement apprécié des pirates, en raison de sa très large offre de films et de musique. Le site Warner-BitTorrent sera lancé cet été, et proposera dans un premier temps plus de 200 produits de la Warner, dont "Harry Potter et la coupe de feu", "Shérif, fais-moi peur" et "Matrix".

En vendant des films sur Internet, Apple ne ferait que poursuivre une stratégie déjà éprouvée dans la musique et dans le contenu vidéo (clips, émissions de télé). Dès sa mise en ligne, sa plate-forme de téléchargement de musique, iTunes, a connu un immense succès, renforçant par la même occasion la suprématie du baladeur numérique associé, l'iPod. Outre la technologie, la politique commerciale qui consistait à vendre les morceaux de musique soit en album soit à l'unité, à un prix fixe de 0,99 dollar (ou 0,99 euro) a largement contribué au succès du service. S'il transforme l'essai dans le cinéma, Apple devrait voir ses ventes d'iPod, désormais vidéo, mais aussi les ordinateurs, en profiter.