Gordon Brown redécouvre le sourire

Dans une rencontre avec la presse étrangère, le premier ministre britannique a fait preuve une nouvelle fois de sa confiance retrouvée

Il porte toujours ses cravates violettes au goût discutable et des cernes si profondes qu'elles lui arrivent au milieu des joues. Mais Gordon Brown a changé depuis quelques semaines. Sa façon de se comporter, ses quelques blagues, son « body language », comme disent les Anglais : tout prouve qu'il a retrouvé confiance, et qu'il croit à une victoire électorale, pourtant encore bien improbable.

Il l'a prouvé une nouvelle fois dans une rencontre ce vendredi avec la presse étrangère. Venu à l'association de la presse étrangère (son intervention audio est disponible sur le site de la Foreign Press Association) pour parler de sujets aussi sérieux que la coordination économique du G20 et la prolifération nucléaire, il était à l'aise, blaguant avec son auditoire. Quand l'organisateur de l'association de la presse étrangère a demandé, avant le discours, que l'assistance restent assise dans la salle jusqu'à son départ, le leader britannique a rétorqué : « j'espère que vous resterez jusqu'au bout ». Evidemment, ce n'est pas très drôle, mais c'est déjà beaucoup venant de Gordon Brown.

Et ce n'est pas qu'une simple bonne journée. Lors d'un discours dans les locaux de Reuters la semaine dernière, il était déjà souriant et détendu. Face à Nicolas Sarkozy, de passage à Londres vendredi 12 mars, ses éloges du président français semblaient étonnamment sincères, lui qui a d'habitude la grâce d'une porte de prison.

L'explication vient évidemment du rebond de Gordon Brown dans les sondages (voir l'excellent blog UK polling report compilant tous les résultats des sondages). Aux dernières mesures, les conservateurs n'ont que 4 points d'avance sur les travaillistes, ce qui serait insuffisant pour qu'ils gagnent une majorité absolue. La raison de son rebond, selon Gordon Brown ? « Nous sommes passés d'une sorte de référendum permanent sur l'activité du gouvernement jour après jour, à un moment de choix. Les Britanniques ont donc un deuxième regard pour les travaillistes. » En d'autres termes, si les Britanniques n'aiment guère leur gouvernement, ils ne sont pas pour autant certains de vouloir choisir les conservateurs, maintenant que l'heure du choix se rapproche.

Le rebond n'en reste pas moins limité. Mais il vient prouver une nouvelle fois l'incroyable survivant politique qu'est Gordon Brown. Il a patienté treize ans dans l'ombre de Gordon Brown, puis a fait face à trois ou quatre tentatives de son propre camp pour le mettre à la porte de Downing Street. A aucun moment, il n'a douté de sa capacité à rebondir. Les conservateurs ne devraient pas l'oublier.
 

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