Contrairement à d'autres secteurs, l'activité de l'industrie pharmaceutique est davantage liée aux problématiques de santé publique et à l'évolution de la courbe démographique qu'aux aléas conjoncturels. C'est d'ailleurs ce qui a historiquement constitué son principal attrait boursier. Toutefois, à la différence des précédentes crises, les revenus des grands laboratoires pharmaceutiques sont menacés.
Pas à cause des effets secondaires de la fébrilité économique mais plutôt de l'arrivée à expiration des brevets de leurs produits vedettes, aussi baptisés « blockbuster » par les anglo-saxons. Une tendance sur laquelle surfent les grands fabricants de médicaments génériques. Dès lors, le levier de la croissance externe constitue l'alternative la plus efficace. Sanofi-Aventis, qui a procédé à cinq acquisitions en moins d'un an, l'a bien compris. Et les investisseurs semblent croire en la capacité de consolidateur du groupe. A commencer par Warren Buffet, qui, via sa société de portefeuille Berkshire Hathaway, a renforcé de 1,7 à 1,9% sa participation dans le capital du groupe.
Au vu de la réputation de boursier avisé du milliardaire américain, le signal est fort. On pourrait, du moins, y voir deux paris sur l'avenir. Le premier consiste à miser sur un retour en grâce des profils défensifs dans un contexte d'incertitudes économiques. A cela se rajoute un effet de rattrapage plus spécifique lié à une réduction progressive de la décote de Sanofi Aventis par rapport à ses pairs. Et cela parce que le groupe est l'un des rares à offrir une visibilité aussi importante sur la façon dont il compensera la perte de chiffre d'affaires, attendue à 5 milliards d'euros d'ici 2013, consécutive au basculement de certains de ses produits dans le domaine public .
En l'occurrence, le laboratoire a d'ores et déjà sécurisé 3,1 milliards d'euros de revenus grâce à des acquisitions réalisées depuis juin 2008 dans des domaines stratégiques comme les génériques ou encore les médicaments sans prescription. Une chose est sûre : le repli limité à moins de 1% du titre depuis le début de l'année dans un marché plus franchement baissier, donne pour le moment raison à l'oracle d'Omaha.
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