Enel se met au régime sec

L'énergéticien italien a fait état d'une hausse de seulement 1,9 % de son bénéfice en 2009. Son endettement reste colossal à 50 milliards d'euros. Le groupe entend se désendetter et réduire son dividende.

Les résultats financiers se suivent et se ressemblent dans le secteur des utilities. Les derniers en date, ceux d'Enel publiés ce jour, ressemblent à s'y méprendre à ceux de son homologue français EDF publié un mois plus tôt. Dans les grandes lignes, il en ressort une grosse dette assortie d'un petit dividende - tout du moins plus petit que celui de l'année précédente . A la différence près que si EDF s'est appuyé sur ses précédentes acquisitions et donc sur sa dette pour faire de la croissance (avec une bénéfice net en hausse de 12 % sur 2009), Enel ne peut pas en dire autant avec Endesa. Si son bénéfice sur 2008 avait progressé de 35 %, il a pratiquement stagné l'an dernier avec une croissance de seulement 1,9 % à 5,39 milliards d'euros.

 

Non content de ne pas nourrir sa croissance, l'OPA lancée sur l'espagnol en 2007, complétée l'an dernier par le rachat de 25 % supplémentaire du capital pour 11 milliards d'euros, reste sur l'estomac de l'énergéticien transalpin. Son endettement a encore progressé de 1,9 % l'an dernier et atteint désormais 50,8 milliards d'euros (plus que celui d'EDF). Rien d'étonnant dans ces conditions à ce que les ambitions du groupe se limitent à une réduction de cette dette (45 milliards d'euros fin 2010 et 39 milliards en 2014 ) .

 

Pas de quoi réjouir les investisseurs. Les actionnaires non plus, d'ailleurs, qui voient leur rémunération réduite de près de 50 % à 0,25 euro par action, au titre de 2009. Du reste, il fallait être bien naïf pour penser que le groupe allait maintenir son coupon après que celui-ci eut été financé, l'an dernier, grâce à une augmentation de capital de 8 milliards d'euros. Le groupe qui compte vendre pour 7 milliards d'euros d'actifs cette année et coter sa filiale d'énergies renouvelables dès juin se met donc, comme ses actionnaires, au régime sec. Il n'en perd pas pour autant l'appétit avec un plan d'investissement de 29 milliards d'ici à 2014. C'est bien là, le problème de ce secteur qui doit constamment investir pour entretenir sa croissance. Et si les géants énergéticiens avaient quand même l'avantage d'être des valeurs de rendement, ils ne peuvent même plus se prévaloir d'une telle différence aujourd'hui. Rien d'étonnant à ce que le titre perde ce matin 1,25 % en Bourse .
 

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