Wall Street a limité ses pertes ce mardi soir après la publication du communiqué du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, attendus avec impatience par les investisseurs. Si le statu quo sur les taux ne fait absolument aucun doute, les marchés ont bien accueilli la décision de réinvestir le produit de ses obligations hypothécaires arrivées à échéance dans des emprunts d'Etat à plus long terme. Ces opérations devraient soutenir l'économie américaine, alors même que celle-ci semble s'essouffler. Les indices new-yorkais sont cependant restés dans le rouge, pénalisés notamment par le ralentissement de la croissance des importations chinoises.

A la clôture, le Dow Jones perd ainsi 0,51% à 10.644 points, le Nasdaq recule de 1,24% à 2.277 points et le S&P 500 cède 0,59% à 1.121 points.

Après un mois de juillet record, qui a vu le Dow Jones et le S&P 500 grimper de 7%, les places américaines cherchent un second souffle. La publication de résultats trimestriels globalement supérieurs aux attentes des marchés ne peut cacher la faiblesse de l'activité économique. La croissance a nettement ralenti au deuxième trimestre (tombant à 2,4% en rythme annuel), les destructions d'emplois ont repris (350.000 postes supprimés sur les deux derniers), la consommation des ménages ne semble pas en mesure de prendre le relais des mesures de soutien de l'Etat, dont les effets vont bientôt prendre fin, et le secteur immobilier montre à nouveau des signes inquiétants de fragilité, après avoir été soutenu à bout de bras par le crédit d'impôt accordé aux primo-accédants.

Sur le front des statistiques, la productivité non agricole a reculé de 0,9% au deuxième trimestre alors qu'elle n'avait cessé de progresser depuis un an et demi. Les économistes escomptaient d'ailleurs une hausse de 0,2%. Le coût unitaire du travail, mesure très surveillée par la Réserve fédérale, a augmenté de 0,2% après avoir diminué de 3,7% au premier trimestre.

Du côté des valeurs, Intel se replie de4,02% à 19,82 dollars. Le premier fabricant mondial de semi-conducteurs est victime de deux abaissements de recommandation. Blarclays est passé de "surpondérer" à "pondération en ligne" sur le titre, alors que RW Baird a ramené son conseil à "neutre", contre "surperformer" précédemment. L'intermédiaire a par ailleurs nettement abaissé son objectif de cours sur la valeur, de 30 à 22 dollars.

JCPenney (-2,46% à 21 dollars) et Best Buy (-2,87% à 34,56 dollars) font également les frais des commentaires d'analystes. La chaîne de grands magasins, qui a fait état en juillet de ventes très décevantes, a vu Bank of America dégrader sa recommandation sur le titre, d'"achat" à "sous-performer". Pour le numéro un américain de la distribution d'électronique grand public, c'est Goldman Sachs qui est passé d'"achat" à "neutre" sur le titre, abaissant par la même occasion ses prévisions de résultats.

Au chapitre des résultats, MBIA a publié un bénéfice net de 1,3 milliard de dollars au deuxième trimestre, soit une hausse de 45% sur un an. Cette performance est saluée par les marchés, le rehausseur de crédit grimpant de 4,57% à 9,61 dollars. En revanche, son homologue Ambac plonge de 23,34% à 69 cents. Le groupe a fait état d'une perte trimestrielle de 58 millions de dollars. Il pourrait bientôt se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Enfin, Novell chute de 3,16% à 5,82 dollars. Les marchés sanctionnent la révision à la baisse des objectifs de chiffre d'affaires du fabricant de logiciels d'entreprise. Le groupe table désormais sur des ventes comprises entre 197 et 199 millions de dollars au troisième trimestre, contre une précédente fourchette allant de 205 à 210 millions et contre un consensus de 208 millions.