L'AMF va se pencher sur la montée de LVMH dans Hermès

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a indiqué qu'elle allait vérifier que la règlementation en matière de franchissements de seuil a bien été respectée dans l'opération qui a permis à LVMH de monter à hauteur de 14,2 % au capital d'Hermès. Si le géant mondial du luxe indique s'être "scrupuleusement" conformé aux règles en vigueur, pour sa part, l'Association des actionnaires minoritaires (ADAM) estime que le numéro un mondial du luxe les a contournées.
(Crédits : <small>DR</small>)

L'Autorité des marchés financiers (AMF) n'aura pas tardé à réagir. Celle-ci a annoncé qu'elle allait vérifier que les règles en matière de franchissement de seuil avaient été respectées dans l'opération qui a permis à LVMH de monter à hauteur de 14,2 % au capital d'Hermès, sans que ce dernier en ait été prévenu.

Selon la règlementation en vigueur, tout franchissement de seuil à partir de 5 % du capital d'une société, doit être déclaré au plus tard le quatrième jour suivant ce franchissement. Elle oblige aussi les investisseurs à préciser leurs intentions à partir du seuil de 10%.

 "Nous n'avons eu aucune notification de franchissement de seuil de LVMH" indique de son côté la société Hermès précisant qu'elle n'avait été avertie de la prise de participation de LVMH qu'une heure avant la publication officielle du communiqué de presse du géant du luxe.

D'autant que, selon les statuts d'Hermès, les investisseurs doivent tenir informé le groupe à chaque franchissement de seuil de 0,5% de son capital.

De son côté, LVMH a indiqué s'est "scrupuleusement" conformé à la règlementation boursière et qu'il transmettra dans le délai légal les information démandées par l'AMF.

Pour l'Association des actionnaires minoritaires (ADAM),  LVMH a contourné les règles de transparence de l'AMF en prenant une participation de 17,1% dans son concurrent Hermès, a déclaré lundi à Reuters Colette Neuville, la présidente de l'association.

LVMH a annoncé samedi avoir acquis cette participation à un cours moyen de 80,5 euros par action, un niveau en dessous duquel le titre n'est pas descendu depuis mars 2009.

L'écart avec le cours actuel (205 euros)  indique, pour de nombreux observateurs, que LVMH a lancé cette opération depuis plusieurs années en avançant masqué.

"Cela ne sert à rien d'avoir une réglementation sur les franchissements (de seuil) si on peut passer facilement à côté" a déclaré la présidente de l'ADAM, Colette Neuville.

Plusieurs techniques boursières peuvent cependant permettre à un investisseur de prendre des options d'achat ou de faire porter des participations par plusieurs intermédiaires pour ne pas avoir à déclarer de franchissement de seuil à l'AMF.

Pour certains observateurs, il se pourrait que LVMH soit parvenu à ses  fins via une opération dites de "cash settlement". Ce dispositif permet à un investiseur de n'assumer que le risque de plus ou mois value des titres, la propriété juridique des actions revenant à l'intermédiaire ou aux intermédiaires concernés. 

Si jusqu'ici, l'AMF validait ce genre d'opérations, la sollicitude de certaines associations d'actionnaires l'aurait récemment amenée à revoir son jugement sur ce genre de pratiques.

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