Le cabinet d'experts indépendants Finexsi chargé par SeLoger.com d'évaluer l'offre publique d'achat hostile d'Axel Springer dont il fait l'objet a estimé mardi que le prix par action devrait se situer entre 37,1 et 40 euros, contre 34 euros offerts par le groupe allemand. Soit une valorisation de 9 à près de 18% supérieure.

Axel Springer a proposé 34 euros par action, ce qui valorise le leader français des annonces immobilières sur internent à 556 millions d'euros. Il a déjà racheté mi-septembre aux deux fondateurs du groupe et une partie du management les 12,5% du capital qu'ils contrôlaient.

Le prix proposé par Axel Springer qui détient déjà en France le site aufeminin.com « ne reflète ni la valeur intrinsèque du groupe seloger.com ni ses perspectives de croissance », argumente le conseil de surveillance du site qui s'est réuni lundi. Il avance que le groupe « bénéficie de très belles perspectives de croissance et peut poursuivre son développement de façon indépendante ».

Offre toujours inacceptable pour le conseil de surveillance de Seloger

Pour le conseil de surveillance l'offre du groupe allemand est donc toujours inacceptable. « Au regard des conditions de son annonce et de son dépôt, le Conseil relève d'emblée que l'offre ne s'inscrit pas dans le cadre d'un rapprochement amical », estime-t-il.

Il réitère donc son conseil aux actionnaires de rejeter en bloc le projet de Springer et 49% des actionnaires donc le groupe Arnault (9,06% du capital) se serait dès lors engagé à suivre cette recommandation.

Reste que la volonté d'Axel Springer de déposer son projet d'offre auprès de l'AMF malgré l'opposition de certains actionnaires fait craindre au Conseil que « l'offre s'inscrive en réalité dans une tentative de prise de contrôle rampante de la société ».

Le cours reste au dessus de 34 euros depuis plusieurs semaines

Depuis le début des hostilités mi-septembre, le cours  de l'action seloger est resté bien au-dessus des 34 euros proposés par l'éditeur allemand. Des spécialistes des fusions-acquisitions cités par l'agence Reuters soulignent que cette prise de participation rend l'irruption d'un chevalier blanc relativement peu probable.

Le marché semble parier en revanche sur un relèvement de la somme offerte aux actionnaires par Axel Springer dans le but d'amadouer le conseil de surveillance de SeLoger .com. Plusieurs analystes et investisseurs spéculent sur le fait que les protagonistes auraient intérêt à s'entendre et à définir "le prix de l'amitié".

L'AMF a au moins cinq jours pour examiner le projet d'OPA d'Axel Springer et la réponse qui lui a été apportée par seloger .com afin d'en étudier la conformité à la législation en vigueur. Réponse au plus tôt le 3 novembre.