L'indice phare de la place parisienne, qui mercredi a cassé à la baisse le support des 3.900 points, a retrouvé ce vendredi toute son énergie et a rebondi de 0,86 % à 3.950,98 points.

Ce regain de vigueur de fin de semaine tient au retour en grâce du secteur bancaire particulièrement affecté ces derniers jours par la résurgence du risque souverain. Selon des informations de presse, plusieurs banques européennes, notamment BNP Paribas et Société Générale, pourraient se soustraire en partie aux normes prudentielles dites de Bâle III. Un projet de directive européen permettrait aux banques européennes de dépasser le plafond imposé par le comité de Bâle sur l'utilisation du capital des filiales assurance pour atteindre les ratios de solvabilité minimum.

Après avoir fortement progressé dans les premiers échanges (le CAC 40 a grimpé jusqu'à 1,58 %), l'indice parisien a réduit ses gains après les publications macro-économiques de ce jour. 
Le sentiment économique s'est en effet dégradé plus que prévu en mai dans la zone euro. L'indice est ressorti à 105,5 pour le mois en cours, après 106,1 en avril (chiffre révisé à la baisse), alors que les analystes prévoyaient un niveau de 105,7. En revanche, les attentes d'inflation sur les 12 prochains mois auprès des consommateurs et des producteurs ont baissé, ce qui semble suggérer une atténuation à venir des pressions sur les prix. Chez les consommateurs, les attentes passent de 30,7 en avril à 27,4 en mai. Pour les producteurs, elles reviennent à 19,8 contre 21,3 en avril.

Second facteur ayant pesé sur la tendance, la publication des chiffres de la consommation et des revenus des ménages américains pour le mois d'avril. Si les revenus ont augmenté de 0,4 %, comme prévu, la consommation n'a progressé que de 0,4 % là où les investisseurs attendaient 0,5 %. En rechance,  l'indice du moral des ménages américains calculé par l'université du Michigan est ressorti meilleur que prévu pour le mois de mai à 74,3 point contre 72,4 en première estimation.

Valeurs en Hausse

Profitant des rumeurs quant à une éventuelle soustraction de certaines banques aux normes prudentielles de Bâle III, les valeurs financières figuraient parmi les plus fortes hausses du CAC 40. Crédit Agricole s'est envolé de 3,41%, suivi de BNP Paribas (+2,29 %). Un peu plus en retrait, Société Générale a pris 1,37 %, Natixis 1,05 %.

Lafarge (+2,17%) a profité de l'annonce des avancés des négociations sur 12 dossiers phares de collaboration franco-algérienne. S'il reste celui de Renault, les investissements en Algérie notamment de Lafarge sont réglés.

Renault (+0,90 %) a sous performé son indice de référence. Le constructeur a été pénalisé par la chute de 35 % de ses ventes depuis le début du mois de mai. Par ailleurs, selon BFM, le groupe craint que cette situation ne perdure encore quelques mois.

Valeurs en Baisse

EADS (-0,38 %) a souffert de rumeurs selon lesquelles des variantes de l'A350 subiraient des retards de livraison.

Hors CAC

Dexia a terminé sur une progression de 4,80 % après avoir été suspendu en milieu de séance dans l'attente d'un communiqué alors que le titre prenait 3,24 %. Le groupe a annoncé l'accélération de ses cessions d'actifs pour se libérer des garanties d'Etats et améliorer sa profitabilité, ce qui se traduira dans l'immédiat par des coûts de 3,6 milliards d'euros au deuxième trimestre.

Groupe Partouche s'est envolée de 18 % après le relèvement de recommandation de Gilbert Dupont. La société de Bourse est passée à l'achat contre « accumuler » en maintenant son objectif de cours de 3,2 %.

Ingenico a pris 5,10 % après avoir confirmé participer au projet de porte-monnaie électronique conduit par Google et dévoilé hier.

Derichebourg a progressé de 1,45 % après la publication de ses résultats semestriels clos fin mars. Le résultat net bondi de 623 % à 48,2 millions d'euros et l'excédent brut d'exploitation est en progression de 57 % à 139,4 millions d'euros.

Devise et Pétrole

La monnaie unique est remontée face au dollar. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,427 dollar.

Sur le marché du pétrole, les cours se sont stabilisés après leur recul de la veille. Le baril de Brent de la Mer du Nord valait 114,90 dollars (-0,137 %) tandis que le WTI progressait de 0,16 % à 100,39 dollars.