L'heure n'est pas encore à la panique à Wall Street

Malgré un repli de 7% depuis début mai, les marchés américains restent relativement confiants. Le rebond est attendu au deuxième semestre.
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La correction n'en finit plus à Wall Street. La semaine dernière, les marchés new-yorkais ont accusé leur sixième repli hebdomadaire consécutif, toujours pénalisés par les inquiétudes croissantes sur la conjoncture américaine. Symboliquement, le Dow Jones, qui n'avait plus connu une telle série négative depuis octobre 2002, est repassé vendredi sous les 12.000 points. Un seuil en dessous duquel il n'avait plus clôturé depuis le 18 mars. Et le Nasdaq est tombé, le même jour, sous son niveau du 1er janvier. Le S&P 500 reste lui encore légèrement en territoire positif sur l'année (+1,1%). Mais il a chuté de près de 7% sur le dernier mois et demi de cotation.

L'année avait pourtant bien commencé : après un excellent premier trimestre, le meilleur en treize ans, les marchés avaient évité le repli redouté par certains analystes pour avril. Mieux encore, le S&P 500 se hissait même le 29 avril à un plus haut de près de trois ans en clôture (1.364 points). De quoi confirmer les pronostics les plus optimistes voyant l'indice élargi terminer l'année au dessus des 1.400 points, voire des 1.450 pts. Six semaines plus tard, l?optimisme est grandement retombé. La faute à une reprise économique « désespérément lente », selon l?aveu même de Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l?arrêt programmé de la seconde phase d?assouplissement quantitatif (QE2) fin juin ou encore à la perspective d?un blocage au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette américaine. S?y ajoutent les craintes toujours tenaces sur les dettes souveraines européennes. Et la catastrophe japonaise qui a replongé le pays dans la récession, tout en affectant la chaîne d?approvisionnement industriel.

« On ne peut pas encore parlé de panique », nuance Tobias Levkovich de Citigroup. Car après le rally accéléré enregistré ces deux dernières années, une correction temporaire n?est finalement pas si surprenante. D?autant que les marchés avaient fait preuve en début d?année d?une incroyable force de résistance aux mauvaises nouvelles. De fait, l?indice Vix de volatilité, surnommé « l?indice de la peur », reste relativement faible. Pour autant, le repli devrait se poursuivre à court terme. En cassant le support technique de 1.294 points, le S&P 500 s?expose à « une correction plus importante, entre 1.200 et 1.250 points », avance Mary Ann Bartels de Bank of America. « Nous allons sûrement tester les plus bas du mois de mars si les statistiques macro-économiques restent décevantes cette semaine », renchérit Stephen Massocca de Wedbush Morgan. Le rebond des marchés, lui, n?est pas attendu avant le deuxième semestre.
 

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