En 2010, la crise grecque avait principalement affecté les indices de l'Europe du Sud face à leurs homologues nordiques. Cette année, le curseur des investisseurs s'est étendu à l'ensemble des marchés d'actions de la zone euro. À tel point qu'un nouveau clivage s'est dessiné à l'intérieur même de l'Europe dite développée en faveur des places boursières hors union monétaire. Ainsi, l'indice MSCI de l'Union européenne monétaire (EMU) recule depuis le 1er janvier de 19 % quand le MSCI Europe ne perd « que » 14 %. Le différentiel est encore plus flagrant au vu des performances sur la même période du Footsie100 londonien (-7 %) face au CAC40 (-18,2 %) et au Dax30 (-13,7 %). "La prime de risque est bien plus élevée sur les marchés de la zone euro en raison du problème grec qui soulève la question d'un éventuel éclatement de la zone", explique Pascal Heurtault, directeur de la gestion d'Aviva Investors.
Effet devise
Pour autant, la comparaison entre les indices de la zone euro et les autres en Europe aurait pu être bien plus défavorable. Selon Frédéric Jamet, directeur de la gestion chez SSGA, cela s'explique par un effet devise important. "Les Bourses de Londres, Zurich ou Copenhague sont théoriquement protégées face aux évolutions de la devise européenne. Mais si l'euro baisse, leurs monnaies vont s'en trouver plus chères et l'impact sera donc négatif à court terme", explique le gérant. Par ailleurs, si ces pays ne sont pas directement concernés par une éventuelle explosion de la zone euro, la question d'un ralentissement économique reste bien présente. "Partout en Europe, les pays vont avoir besoin de plans d'austérité qui vont peser sur la croissance", souligne Arthur Van Slooten, stratégiste chez SGCIB.
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