Alors que la perspective de voir la BCE racheter du papier souverain pour faire baisser les taux d?intérêt soutient la monnaie unique, comme les marchés actions, depuis quelques semaines, la Bundesbank a réaffirmé avec force de conviction son opposition à de telles mesures, jugeant par ailleurs que « les risques de solvabilité souverains ne doivent pas être mutualisés via des aides aux banques du MES.»

Des propos qui contredisent l?esprit du sommet européen des 28 et 29 juin dernier et qui par ricochet pénalise la monnaie unique qui s?inscrit désormais en repli face à l?ensemble des devises. L?euro revient au contact des 1,23 face au billet vert alors qu?il se négociait encore à 1,2369 en début de séance. Il se repli également de 0,24% face au yen, échouant à réserver le seuil des 98 yens pour se négocier à 97,91yens.

Dans son rapport mensuel, la Bundesbank précise que "Les décisions sur un partage beaucoup plus vaste des risques de solvabilité devraient être prises par les gouvernements et par les parlements".

Piqure de rappel donc pour la Bundesbank qui s'oppose depuis longtemps aux achats obligataires de la BCE, contredisant ainsi les déclarations du président de la BCE, Mario Draghi, qui avait annoncé que la BCE "pourrait" bientôt reprendre ses achats d'emprunts d'Etat, une mesure non conventionnelle plébiscitée par les marchés visant à apaiser la crise des dettes souveraines.

Désormais, les désaccord se font jour au plus haut sommet des instances de décision puisqu?au début du mois d?aout, Mario Draghi avait désigné le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, comme le seul opposant à une reprise des achats obligataires de la BCE, tout en laissant entendre que cette opposition empêchait la BCE d'agir de manière plus vigoureuse.

La banque centrale allemande a par ailleurs enfoncer le clou en estimant que le projet de doter la zone euro d'un régulateur bancaire unique pourrait soutenir la stabilité dans la région, mais qu'il ne constitue pas une "solution appropriée" à la crise de la dette sur les court et moyen termes.

De plus, « le programme de rachat d'obligations de la BCE pose de sérieux problèmes de stabilité des prix » d?autant que les perspectives d'inflation pourraient également "s'assombrir" sur fond de hausse des coûts des matières premières et d'un nouvel affaiblissement de l'euro face aux autres devises, souligne la banque centrale allemande. Des divergences de vue au plus haut sommet des autorités décisionnaires, qui accroit l?incertitude quant aux solutions à apporter à la crise souveraine. Une cacophonie qui pénalise la monnaie unique et accroit l?aversion au risque.  

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